Par-delà l’arrêt ou le ralentissement de leur croissance spatiale, les agglomérations urbaines de la RUL ont continué à se renforcer au plan démographique et de l’emploi. L’exurbanisation fut effectivement importante et la croissance périurbaine pour le moins ample, mais le redéploiement des ménages et des activités s’est malgré tout effectué au plus grand bénéfice de ville dense ou, plus particulièrement encore, des banlieues préexistantes et des communes qui, du fait de ces apports migratoires, ont été transformées ou intégrées depuis 1962 dans une ville dense.
Types de commune | Gains cumulés | % |
Hors unité urbaine | 88.535 | 19,66% |
Unités urbaines | 361.767 | 80,34% |
- Bourgs | 29.444 | 6,54% |
- Petites villes | 54.460 | 12,09% |
dont centre | 38.462 | 8,54% |
dont banlieue | 15.998 | 3,55% |
- Villes moyennes | 54.067 | 12,01% |
dont centre | 21.384 | 4,75% |
dont banlieue | 32.683 | 7,26% |
- Saint-Etienne | 10.966 | 2,44% |
dont centre | 0 | 0,00% |
dont banlieue | 10.966 | 2,44% |
- Lyon | 212.830 | 47,26% |
dont centre | 0 | 0,00% |
dont banlieue | 212.830 | 47,26% |
Total | 450.302 | 100% |
Au plan démographique, si nous distinguons parmi les communes qui ont bénéficié d’un gain migratoire entre 1962 et 1990, celles qui étaient intégrées dans une unité urbaine en fin de période, de celles qui en étaient toujours exclues, nous pouvons constater que les communes agglomérées ont accaparé 80,34% des migrations résidentielles. Comme le montre le tableau ci-dessus, les flux migratoires se sont même plus précisément portés sur la banlieue lyonnaise.
Au niveau de l’emploi, la situation est relativement similaire. Comme le montre le tableau ci-dessous, les unités urbaines ont connu là une forte croissance (hormis Saint-Etienne), alors que les communes rurales connaissaient un recul global. La banlieue lyonnaise fut à nouveau le secteur le plus attractif : ses gains sont supérieurs à ceux réalisés par la totalité des autres secteurs bénéficiaires de la RUL
Types de communes | Variation brute | Variation nette |
Hors unité urbaine | -8.626 | - 9,69% |
Unités urbaines | 211.033 | 28,80% |
- Bourg | 338 | 14,86% |
- Petites villes | 25.827 | 74,00% |
dont centre | 16.535 | 60,39% |
dont banlieue | 9.292 | 123,56% |
- Villes moyennes | 27.596 | 29,70% |
dont centre | 16.076 | 24,39% |
dont banlieue | 11.520 | 42,67% |
- Saint-Etienne | - 5.243 | - 4,03% |
dont centre | - 9.355 | - 9,46% |
dont banlieue | 4.112 | 13,25% |
- Lyon | 158.056 | 35,70% |
dont centre | - 16.035 | - 5,81% |
dont banlieue | 174.091 | 104,45% |
Total | 202.407 | 12,31% |
A l’inverse de ce que nous aurions pu penser, les dynamiques migratoires n’ont donc pas fragilisé et encore moins détruit les agglomérations urbaines. Même si leur croissance s’est relativement ralentie ces dernières années, le développement périurbain est très loin de leur porter ombrage. En fait, ces deux tableaux nous permettent de voir que la périurbanisation s’est conjuguée avec une importante métropolisation, dans le sens strict du terme. L’agglomération lyonnaise fut, en effet, le secteur le plus attractif et cela à tous les niveaux. Ce double mouvement de polarisation et d’étalement n’a pas non plus induit un affaiblissement des noyaux urbains secondaires. Ces derniers sortent également renforcés de trente ans de dynamiques urbaines, même si nous pouvons supposer que l’écart entre ces niveaux subalternes de la hiérarchie urbaine et la ville primatiale s’est quelque peu accentué durant ce laps de temps90.
Nous reviendrons en détail sur l’évolution de l’armature urbaine dans le chapitre 4 de cette thèse.