Cette analyse de la construction semble nous indiquer, en définitive, que chaque type de bâti a adopté une ou plusieurs modalités de production et a eu, en conséquence, un effet sensiblement différent sur la ville, en tant qu’espace résidentiel.
Les logements collectifs se sont très nettement concentrés dans des communes qui étaient déjà intégrées dans une agglomération urbaine en 1975. Ils ont essentiellement contribué à reproduire la ville sous une forme similaire à ce qu’elle était auparavant.
Dans le premier cas, le mouvement de construction fut relativement intense et contribua à densifier les anciennes banlieues, voire à en former de nouvelles. Sous cet angle, il s’est donc agit principalement d’un mouvement de formation de banlieues pavillonnaires, ce qui a certes diversifié le parc résidentiel dévolu aux populations urbaines, mais sans pour autant modifier fondamentalement la structure de la ville, en tant qu’espace résidentiel continu et dense. En cela, nous pouvons dire que nous avons ici un mouvement d’extension, de diversification mais aussi de reproduction de la ville agglomérée.
Dans le second cas, l’édification de maisons individuelles a contribué à former et à étendre non plus des banlieues, mais des franges périurbaines. Cette dispersion de l’habitat a débouché sur une extension géographique extrêmement forte de la ville, mais aussi sur une transformation relativement importante de cette dernière. Ce processus a, en effet, substitué à la continuité et à la densité du tissu urbain traditionnel, la discontinuité, la fragmentation et les faibles densités. Sous cette forme, la construction de maisons individuelles nous apparaît alors comme un processus d’extension – transformation de la ville, en tant qu’espace résidentiel.