3.1.1 L’ordonnancement spatial des activités industrielles à la fin des années 1950

En 1958, dans l’aire d’étude du groupement d’urbanisme adjoint de la commune de Saint-Maurice-de-Beynost (voir carte ci-dessous), on comptait 48.900 établissements, dont 18.200 (37,22%) étaient nettement de caractère industriel. Ces derniers employaient 214.000 salariés au total, ce qui représentaient 55% des emplois dans ce périmètre. Au niveau foncier, le secteur industriel se déployait sur environs 13.718.440 m², et même sur 2.025 hectares, si nous tenons compte des réserves foncières d’ores et déjà acquises par ces entreprises, soit 4,6% de la superficie totale de ce périmètre.

L’activité industrielle était encore très fortement concentrée dans la commune de Lyon (Vaise et la Rive Gauche du Rhône) et dans la première couronne de banlieue à l’est et au sud de la ville (Villeurbanne, Vénissieux, Oullins, Saint-Fons). Les communes du groupement d’urbanisme hors unité urbaine (périmètre 1954) ne comptaient, en tout et pour tout, que 40 établissements de plus de 50 salariés sur un total de 625.

Tableau 11 : L’industrie dans le grand Lyon en 1958
Secteurs Superficie occupée en m²
(estimation)
Nombre de salariés
Métallurgie 5.233.394 88.280
Chimie 4.619.372 28.580
Textile 1.739.955 34.735
Bâtiment 855.014 31.000
Alimentation 400.969 7.460
Divers 869.736 23.945
Totaux 13.718.440 132.780
Source : Laferrère M., 1960
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Carte 18 : Périmètre d'étude de M. Laferrère en 1958.
  • L’industrie textile était essentiellement regroupée à Villeurbanne (Gillet...), aux Brotteaux (Vuillod Ancel, Neyron, ...) et, dans moindre mesure, à La Croix-Rousse (Gindre, Goiné Scandale, ...).

  • La métallurgie était présente dans tous les secteurs industriels de l’agglomération, c’est-à-dire dans les VI°, VII° et VIII° arrondissements de Lyon (Seguin, Calor, Berliet, ...), à Villeurbanne (Usine Delle, Gervais, CGEE ...), à Vénissieux (la vaste usine « intégrée » de Berliet), à Oullins (les ateliers de la SNCF...), ainsi qu’à Vaise (PAZ, Rhône-Isère, ...).

  • La chimie était, pour sa part, beaucoup plus concentrée. Si l’on trouvait quelques établissements aux Brotteaux et à Montplaisir (Usine Lumière), la plupart se trouvait à Vaise (Rhodiaceta) et à Saint-Fons (Rhône-Poulenc et Saint-Gobain).

  • Le bâtiment était, comme l’industrie métallurgique, relativement dispersé sur l’ensemble des secteurs industriels de l’agglomération.

  • Au titre des industries diverses, enfin, l’imprimerie, l’édition et la bijouterie étaient relativement concentrées dans le centre-ville (presqu’île), tandis que les industries alimentaires se regroupaient principalement dans le VII° arrondissement et à Vaise.

Somme toute, l’ordonnancement spatial de l’industrie était alors encore très classique. Les usines et les ateliers restaient fortement concentrées dans l’agglomération, non loin d’ailleurs des zones résidentielles ; les unes et les autres formant un seul et même ensemble morphologique.