3.2.1 La montée en puissance de la grande distribution

De 1973 à 1991, le nombre de supermarchés, c’est-à-dire d’établissements dont la surface de vente est comprise entre 400 et 2.500 m², a été multiplié par cinq dans la RUL ; celui des hypermarchés (surface supérieure à 2.500 m²) par deux et celui des magasins de grandes et moyennes surfaces (plus de 400 m²) spécialisées dans les produits non alimentaires par un peu plus de deux140.

Depuis lors, le nombre d’hypermarchés n’a pas bougé (29 établissements)141. Leur ouverture est, en effet, soumise à autorisation des commissions départementales d’équipement commercial (CDEC), qui ont remplacé depuis 1993142 les anciennes commissions départementales d’urbanisme commercial (CDUC). Or, ces commissions n’accordent plus d’agrément, conformément aux décisions ministérielles et au nouveau schéma directeur d’urbanisme commercial (SDUC) de l’agglomération lyonnaise, qui ont posé le principe d’un gel total de toute nouvelle implantation commerciale en périphérie : celle-là même que sont susceptible de rechercher les hypermarchés143.

Le nombre de supermarchés (notamment les hard discounter) et de moyennes surfaces spécialisées a continué, en revanche, à progresser durant ces dernières années. En effet, les magasins de moins de 1.500 m² au moment de leur ouverture ou de 1.700 m² en cas d’extension ne sont pas soumis à autorisation de la CDEC et leur développement a donc pu se poursuivre tant à l’intérieur des villes denses, que sur leurs marges.

Aujourd’hui, la RUL compte 970 grandes surfaces (plus de 400 m²), toutes catégories confondues qui contrôlaient, en 1991, 65% du marché des produits alimentaires, contre 36% en 1973 et 51% du marché des produits non alimentaires, contre 18% précédemment144.

Les grandes surfaces concentrent ainsi une part majeure du commerce de détail et sont d’ailleurs, elles-aussi, soumises à un important mouvement de concentration sectorielle. Au niveau du commerce alimentaire, six groupes seulement se partagent actuellement 85% du marché français de la grande distribution : Carrefour – Comptoirs modernes : 18% du marché, Auchan – Docks de France : 14%, Leclerc : 14%, Intermarché : 13,5%, Casino – Francap : 12,5%, Promodès : 12,5%. Il en est sensiblement de même au niveau de la grande distribution non alimentaire145.

Notes
140.

p. 88, RUL, 1994-a.

141.

p. 5, Bonnet J, 1997.

142.

Article 30 de la loi Sapin de 1993.

143.

Sur la décision ministérielle, se reporter à Urbanisme n°272-273, mars-avril 1994. Sur la décision locale voir Activité économique, mars 1994 et Schéma directeur d’urbanisme commercial de l’agglomération lyonnaise, Document de référence, février 1994.

144.

p. 88, RUL, 1994-a.

145.

p. 99, Vanier M. et al., 1998.