3. Centralités et redéploiement urbain

A travers ces dynamiques d’échange de populations et d’activités entre le centre et la périphérie lyonnaise, l’agglomération-mère et ses franges périurbaines semblent donc se répondre et participer à un seul et même système englobant : la métapole ou la région urbaine. Mais ce n’est pas seulement sous cet angle, que ces deux formes de villes nous semblent composer un tout. C’est également de par la manière dont leur structuration spatiale est étroitement imbriquée ou, plus précisément, de par le fait que l’ordonnancement spatial de la ville dense comme de la ville diffuse semble toujours structuré en fonction des centres urbains ; de celui de la métropole, mais aussi des noyaux urbains secondaires. Nous pourrions dire, en d’autres termes encore, que les franges périurbaines et les agglomérations semblent non seulement se répondre et se combiner en une seule et même organisation territoriale, mais également partager une seule et même structuration. Participant à la même organisation et partageant la même structure ne pouvons-nous pas penser, en conséquence, qu’il s’agit bien là d’un seul et même système socio-spatial ?

Afin d’étayer cette assertion, nous nous proposons donc maintenant de mettre en relief la prégnance des centres urbains sur les relocalisations des ménages et des activités. Nous étudierons à cette fin le redéploiement des populations et des emplois en coupe, c’est-à-dire par rapport à l’hyper-centre lyonnais, et en plan, vis-à-vis de l’ensemble de l’armature urbaine. Sous ce dernier angle, nous ne pourrons analyser que les migrations résidentielles. Les données disponibles concernant l’emploi ne nous permettent pas, en effet, de réaliser des cartes suffisamment fines pour juger de l’incidence ou non de l’armature urbaine sur le réordonnancement des activités.