2.1.1 Métropolisation et renforcement des niveaux subalternes de la hiérarchie urbaine

Le relèvement de la distribution entre 1962 et 1990 traduit la croissance démographique globale des agglomérations de la RUL durant cette période. Si cet essor fut quasi général, il fut néanmoins loin d’être homogène, c’est-à-dire proportionnel à la population initiale des villes. Certaines agglomérations, à commencer par la métropole, ont bénéficié d’un développement plus important que les autres villes et ceci a eu un impact sur le modelé de la distribution. Comme le montre le graphique ci-dessus, la primatie lyonnaise s’est renforcée tandis que se formaient ou se consolidaient différents paliers de villes secondaires.

  • Le graphique, en échelle logarithmique, gomme quelque peu l’essor de la métropole. Toutefois, celui-ci est bien réel. Alors qu’en 1962, la droite ajustant les trois premières villes (Lyon, Saint-Etienne et Saint-Chamond) avait une pente de - 2,28, elle était en 1990 de - 2,43 : ce raidissement illustre l’écart croissant existant entre la ville primatiale et les autres agglomérations.

  • Un plus peu plus bas dans la hiérarchie urbaine, du côté des villes moyennes, on constate une accentuation de la convexité de la distribution entre la quatrième et la onzième ville, ce qui traduit un renforcement de ce niveau des villes intermédiaires. En 1962, il était composé de deux paliers distincts. Le premier était formé de trois unités urbaines (Givors, Vienne et Villefranche-sur-Saône-sur-Saône) dont les populations allaient de 26.000 à 30.000 habitants. Le second regroupait deux villes (Roussillon et Bourgoin-Jallieu) de 16.000 et 17.000 habitants.
    • En 1990, on trouve non plus cinq mais huit agglomérations dont les populations sont comprises entre de 17.000 et 55.000 habitants (Villefranche-sur-Saône, St-Just-St-Rambert, Vienne, Roussillon, Bourgoin-Jallieu, Charvieu-Chavagneux, Villefontaine, Anse). L’amplitude de taille de ces villes s’est donc accentuée, mais cette première impression doit être relativisée, car un certain nombre d’entre elles ne sont pas isolées, mais intégrées dans de quasi-conurbations.

    • Si nous tenons compte de cet élément, il apparaît alors que ces villes moyennes ont des gabarits extrêmement proches les uns des autres : Villefranche-sur-Saône : 55.249 habitants, Vienne : 43.457 habitants, Bourgoin-Jallieu / Villefontaine : 49.699 habitants et même 55.253 si l’on rajoute l’Isle-d’Abeau, Saint-Just-Saint-Rambert : 45.500 habitants et Roussillon : 34.130. Nous ne comptons que deux agglomérations moins importantes, mais aussi plus proches de la métropole : Anse 17.762 habitants et Charvieu-Chavagnieu 21.342 habitants.

    • Malgré ces deux exceptions, il semblerait donc que la métropolisation soit allée de pair avec un renforcement et une certaine standardisation de ce niveau des villes intermédiaires : renforcement par accroissement de leur nombre et standardisation de leur gabarit entre 40.000 à 50.000 habitants.

  • Cette impression de renforcement nous la ressentons plus bas encore dans la hiérarchie urbaine du côté des bourgs et des petites villes. En 1962, nous avions un quasi-continuum d’une trentaine d’agglomérations allant de 2.000 à 8.000 habitants. Seules s’individualisaient quelque peu, deux villes (Tarare et Roche-la-Molière) aux environs de 11.000 habitants.
    • En 1990, nous avons plus d’une quarantaine de villes regroupées en deux paliers relativement distincts, le premier composé de petites villes aux environs de 10.000 habitants, le second de bourgs aux alentours de 3.000.