2.1.2 Etoffement de la hiérarchie urbaine

Si le relèvement de la distribution entre 1962 et 1990 traduit une croissance démographique globale des unités urbaines de la RUL et donc un renforcement de cette hiérarchie urbaine, l’allongement de la distribution sur cette même période marque une autre forme de renforcement de cette hiérarchie mais, cette fois ci, par augmentation du nombre de ses composantes. En trente ans, l’armature urbaine de la RUL a été renforcée par dix-sept agglomérations supplémentaires. Comme l’illustre le graphique ci dessous, cet étoffement a bénéficié aux niveaux intermédiaires et de base de la hiérarchie urbaine.

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Graphique 45 : Hiérarchie urbaine dans la RUL en 1962 et 1990.

La formation de nouvelles agglomérations a même été plus importante que ne le laisserait supposer ce graphique. En effet, ce n’est pas dix-sept nouvelles unités urbaines qui se sont formées dans la RUL entre 1962 et 1990 mais trente. Cependant, dans le même temps, treize villes préexistantes étaient incorporées dans des agglomérations plus importantes et c’est pourquoi, à trente ans d’intervalle, le nombre de villes ne progresse que de dix-sept.

Comme le montre la carte ci-dessous, sur les trente-huit agglomérations que comptaient la RUL en 1962, neuf (Brignais, Givors, Meyzieu, Miribel, Montluel, Neuville-sur-Saône, Saint-Maurice-de-Beynost, Saint-Symphorien-d’Ozon et Trévoux) ont été absorbées par l’agglomération lyonnaise, une autre (Roche-la-Molière) par Saint-Etienne, une autre (Condrieu) par Roussillon, une encore (Andrézieux-Bouthéon) par Saint-Just-Saint-Rambert et une dernière (Bourg-de-Thizy) par Thizy.

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Carte 40 : Evolution des agglomérations urbaines entre 1962 et 1990 : incorporations et créations.

La croissance spatiale de certaines agglomérations, et avant toute chose celle de Lyon, a donc été alimentée non seulement par la formation de nouvelles banlieues mais aussi par l’absorption de petits noyaux urbains périphériques. Malgré tout, ceci n’a pas généré un étiolement de l’armature urbaine, car dans le même temps vingt-trois bourgs et sept petites villes se sont formés.

Ceux-ci se localisent en priorité autour de la métropole lyonnaise : l’espace stéphanois ne bénéficie que de cinq nouvelles villes. Le bilan contrasté entre ces deux territoires suggère évidemment qu’il existe un lien important entre métropolisation, périurbanisation et développement de centres urbains secondaires. Loin de s’exclure, ces différents phénomènes semblent être en congruence, ce qui conforte, une nouvelle fois, notre proposition selon laquelle la ville agglomérée, y compris dans ses formes les plus modestes, conserve un sens dans les dynamiques en cours.