Conclusion de chapitre

La garde des enfants par des tiers est une pratique essentiellement urbaine. En ville, plus encore qu’à la campagne, les femmes n’ont pas toujours réussi à conjuguer les différents rôles sociaux qui leurs étaient dévolus. Lieu de brassage de populations d’origines très diverses, la ville ne permet pas toujours de s’appuyer sur les solidarités familiales pour faire garder son enfant. Les activités urbaines, commerce mais surtout production, ne permettent pas non plus de conjuguer toujours aisément travail et garde des enfants. L’alternative se résume généralement à travailler et à faire garder son enfant par un mode de garde quelconque ou alors à ne pas travailler pour pouvoir s’en occuper soi-même.

Ces dernières décennies, l’insertion des femmes dans le monde du travail s’est de nouveau accru et les besoins en matière de garde ont ré-augmenté. Les systèmes d’emploi féminin évoluant, la nature de leur besoin de garde s’est également fortement transformée. Le redéploiement urbain pour sa part a provoqué une certaine dispersion géographique de la demande et mécaniquement une relative mise à distance entre usagers et prestataires de service.

Ces dernières décennies, l’offre de garde s’est trouvée, en somme, en décalage par rapport aux besoins tout à la fois en terme quantitatif (manque de places), qualitatif (nature des demandes) et spatial (pénurie de modes de garde encore plus importante en périphérie que dans le centre lyonnais).

Malgré ce que nous aurions pu penser a priori, l’offre réussira plus ou moins à répondre aux défis de la demande, tout du moins dans le département du Rhône. Un ajustement s’effectuera et rétablira même une certaine proximité spatiale avec les usagers. En cela, les modes de garde sont particulièrement représentatifs des différents services simples aux ménages pointés dans le chapitre précédent et qui se sont diffusés à mesure de la périurbanisation des populations.

Contrairement à la sphère de la production, au commerce et à la reproduction sociale élargie, la métapolisation n’a pas eu comme conséquence en ce domaine la substitution de la mobilité à la proximité comme principe d’effectuation de l’interaction sociale. La proximité spatiale continue à régir malgré toutes les dynamiques, les rapports entre les ménages et les, toujours bien nommés, services de proximité.