3.1 La diffusion spatiale des structures de garde collectives

Les deux cartes ci-dessous nous montre l’indéniable diffusion géographique des établissements de garde collectifs.

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Carte 51 : Les structures de garde collective dans le Rhôneen 1962 et 1996.

Cette diffusion semble s’être effectuée selon deux modes sensiblement différents. Le plus visible, car le plus important, est leur déconcentration tout autour de Lyon, ce qui souligne le lien étroit entre étalement urbain et essor des modes de garde. Sous cette forme, ils se sont diffusés de plus en plus loin de l’hyper-centre lyonnais pour toucher 48 nouvelles communes de banlieue et 14 communes périurbaines. La quasi-totalité des communes hors unité urbaine qui sont aujourd’hui équipées d’un mode de garde collectif se situe de fait, dans cette proche périphérie lyonnaise la plus soumise à la périurbanisation.

Nous pouvons observer un mouvement similaire de déconcentration, quoi que beaucoup plus restreint autour de Villefranche-sur-Saône.

Dans une moindre mesure, mais le phénomène est cependant très visible, les structures de garde se sont également développées en suivant, si nous pouvons dire, la voie hiérarchique. Les nouvelles implantations plus ou moins dispersées à l’intérieur du département que nous montre la carte 12 page précédente, retranscrivent en effet l’essor des modes de garde dans huit petites villes453 et huit bourgs454.

Tableau 33 : Répartitions des structures de garde du Rhône en 1962
Crèches Haltes-garderies Total
Agglomération lyonnaise 4 10 14
   - Lyon centre 3 6 9
    - Banlieue lyonnaise
(5 communes)
1 4 5
Ville moyenne
(Villefranche-sur-Saône)
1 0 1
Petite Ville (Givors) 0 1 1
Total 5 11 16
Source : Service Santé - Prévention - 1997

Somme toute, parmi les 303 structures qui ont été ouvertes entre 1962 et 1996, 157 (51,82%) sont venues renforcer l’offre existante dans des communes déjà équipées ; 108 soit 35,64% se sont diffusées dans d’autres communes de la banlieue lyonnaise et dans une bien moindre mesure donc, dans la banlieue de villes moyennes (une dans la région de Villefranche-sur-Saône mais aussi une près de Vienne). Enfin 22 structures se sont implantées dans des unités urbaines de taille réduite et 14 dans des communes rurales, le plus souvent située dans la proche périphérie lyonnaise.

Tableau 34 : Répartitions des structures de garde du Rhône en 1996
Crèches Etablissements mixtes Haltes-garderies Total
Agglomération lyonnaise 86 109 75 270
   - Lyon centre 47 45 19 111
   - Banlieue lyonnaise
( 54 communes)
39 64 56 159
Villes moyennes 3 3 5 11
   - Villefranche centre 3 1 5 9
   - Villefranche banlieue 0 1 0 1
   - Vienne banlieue 0 1 0 1
Petites villes (8 petites villes) 0 2 11 13
Bourgs (8 bourgs) 0 4 5 9
Rural (14 communes) 0 1 13 14
Total 89 119 109 317
Source : Service Santé - Prévention – 1997

Par contiguïté ou par voie hiérarchique, les établissements de garde qui étaient hier encore l’apanage des villes les plus importantes, se sont donc diffusés. Ils sont présents aujourd’hui non pas sur l’ensemble du département, mais dans des communes de tailles beaucoup plus réduites qu’auparavant. Leur seuil d’apparition est sensiblement différent selon qu’il s’agit d’accueil permanent ou temporaire.

En ce qui concerne la garde à temps complet, le développement des crèches d’appartement à capacité réduite a permis leur diffusion dans toutes les agglomérations de plus de 20.000 habitants, c’est-à-dire dans l’ensemble des villes moyennes. Si nous prenons en compte les places à temps complet proposés par les établissements mixtes, ce service est même présent dans toutes les agglomérations de plus de 15.000 habitants, c’est-à-dire les petites villes. Des équipements multi-accueils proposant des places à temps complet existent en outre dans deux bourgs enclavés du département : Cours-la-Ville 4.637 habitants et Amplepuis 2.913 habitants en 1990. Ces deux cas sont toutefois exceptionnels, mais nous pouvons nous demander s’il ne s’agit pas là d’un premier exemple de diffusion de ce type de service jusqu’au niveau des bourgs.

L’accueil temporaire, proposé par les haltes-garderies et l’ensemble des structures mixtes s’est développé quant à lui dans la totalité des petites villes et dans la moitié des bourgs du département. Nous en trouvons même dans quelques communes hors unité urbaine de tailles extrêmement réduites : Cogny 831 habitants, Odenas 750 habitants, Brullioles 559 habitants et enfin Moiré 169 habitants. Dans ces derniers cas, il s’agit toutefois de structures bien particulières ouvertes quelques heures par semaine seulement (généralement le mercredi pour garder les enfants lorsque l’école est fermée) ou quelques semaines par an.

La diffusion des structures de garde a donc été plus ou moins importante selon qu’il s’agisse d’accueil à temps complet ou à temps partiel. Mais d’un point de vue global, nous pouvons dire que ces établissements sont désormais devenus des équipements relativement classiques dans l’ensemble des villes du département, y compris dans les bourgs et les petites villes.

Cette déconcentration s’est effectuée non seulement dans les mêmes temps, mais aussi et surtout en fonction de la périurbanisation des ménages. Elle a clairement contribué à maintenir ou à rétablir une certaine proximité spatiale entre l’offre et la demande de garde.

Notes
453.

Anse-Lissieu, Saint-Bonnet-de-Mure, Jonage, l’Arbresle, Belleville, Saint-Pierre-la-Palud, Tarare, Thizy.

454.

Lentilly, Mornant, Saint-Germain-au-Mont-d’Or, Saint-Symphorien-sur-Coise, Saint-Pierre-de-Chandieu, Amplepuis, Cours-la-Ville, Chaponnay.