3. Une nouvelle forme de régulation urbaine sur un champ limité

Depuis les années 1970, les rôles ont été largement redistribués entre les différents acteurs de la petite enfance. Sur l’ensemble du territoire national, se sont formés des systèmes d’acteurs complexes ayant en charge au niveau communal la promotion des modes de garde et au niveau départemental leur encadrement. Dans le département du Rhône, nous assistons de plus à la mise en place d’un véritable système de régulation à cette même échelle départementale, visant à anticiper sur la demande et à adapter l’offre aux nécessités du fonctionnement urbain. Cette régulation a ceci de particulier qu’elle résulte comme pour la promotion et l’encadrement des modes de garde, de systèmes d’acteurs associant des collectivités locales et les Caisses d’Allocations Familiales. Comme dans les autres domaines, les Caisses prédominent nettement, sans que l’on puisse toutefois réduire la régulation à ce seul acteur.

Ce système de régulation supra-local s’est formalisé avec la mise en place de deux structures : le Conseil (COPER) et l'Atelier pour la Petite Enfance du Rhône (APER). Créés en octobre 1985, le COPER et l'APER sont le fruit d'une longue genèse qui débuta en 1977. Au cours de cette période, l'idée d'une coopération inter-institutionnelle entre les acteurs supra-locaux de la petite enfance (Conseil Général, Caisses d’Allocations Familiales, Education Nationale, Fédération des Centres Sociaux, Direction Départementale de l’Action Sanitaire et Sociale) initialement portée par quelques professionnels de terrain sera peu à peu reprise par les institutions elles-mêmes. Le champ de cette coopération s'ouvrira également, passant de la seule formation des assistantes maternelles à celui de la régulation de l’ensemble des modes de garde sur l’ensemble du département.