CHAPITRE I
AIR FLUIDE GAZEUX

articles des dictionnaires

Avant d’engager le travail de structuration proprement dit du signifié de ce mot, je ferai quelques observations générales à partir d’une comparaison des différents articles.

Dans les quatre dictionnaires, le mot est donné comme polysémique. Cette polysémie est plus ou moins développée selon la dimension de l’article, et surtout elle obéit à deux types d’ordonnancement que nous avons vus dans la présentation. Soit elle se présente comme une simple succession de définitions comme dans le PR et le GLLF, soit elle prend une forme ramifiée comme dans le GR et le TLF 129 . Dans ce cas, les définitions sont réparties en groupes qui viennent se placer sous des nœuds différents, eux-mêmes constitués (en principe) de définitions plus générales. Si l’opération se reproduit plusieurs fois, l’article peut présenter une structure hiérarchique complexe, pouvant atteindre jusqu’à trois ou quatre (voire cinq) niveaux de profondeur. On notera que plus il y a de subdivisions, plus il est difficile de proposer une définition explicite pour chaque niveau considéré. C’est souvent aux deux extrêmes que se concentrent les difficultés. Ainsi dans le GR, le premier embranchement, binaire, ne contient en I aucune définition ni mention quelconque (on enchaîne immédiatement sur l’une des définitions du niveau suivant), tandis qu’en II on ne trouve que l’indication métalinguistique Fig.Il en est de même pour le II du TLF. Dans ce même dictionnaire, le troisième niveau (représenté par les chiffres arabes) comporte parfois seulement un commentaire de nature syntaxique, comme en C. 1. (Accompagné d’un adj. déterminatif) et en C. 2. (Comme compl. de n.), tandis que les derniers niveaux proposent le plus souvent des expressions, définies en tant que telles. On ne peut toutefois pas dégager de véritable régularité, les dénominations des différents niveaux étant susceptibles de varier de manière imprévisible : ainsi dans le TLF, l’une des subdivisions des deux premiers nœuds de la structuration (II B) contient déjà le commentaire métalinguistique Emplois fig. qui s’applique aux sous-entrées qui suivent (troisième niveau en chiffres arabes), uniquement constituées de locutions ou d’expressions. On peut simplement constater que, plus l’article est développé, dans les grands dictionnaires, plus il est difficile d’expliciter les définitions à chaque niveau de structuration.

Malgré la diversité des articles et leur éventuelle complexité, il est possible de dégager quelques grands axes de structuration communs. Selon les dictionnaires, ces axes de structuration sont plus ou moins explicites et jouent un rôle plus ou moins saillant dans l’organisation polysémique du mot.

Notes
129.

. Les subdivisions peuvent atteindre, dans ce dictionnaire, jusqu’à 10 niveaux de profondeur. Voir, sur ce point, la présentation et les réserves que fait F.J. Hausmann, 1994.