Manière d’être expressive

Manière d’être-comportement

‘Si j’avais été en un état plus heureux que je ne suis, madame, je n’aurais pas été si longtemps à vous témoigner la part que je prends à toutes les prospérités de votre maison ; mais enfin je trouve qu’il n’est pas juste que ce scrupule me donne plus longtemps un air d’indifférence pour des événements, qui me donnent la plus grande joie du monde. (Les Lettres, t. 3, p. 289)’ ‘La nature m’avait fait tendre pour tout le monde ; mais le monde m’a endurci pour lui, hors pour mes amis, pour lesquels j’ai ramassé toute ma tendresse [...] Il est vrai que je me suis fait un petit air malin, pour me faire craindre des gens dont je méprisais l’amitié ; mais cela est acquis, comme je vous ai déjà dit, et la tendresse est naturelle. (Les Lettres, t. 3, p. 450-451)’ ‘Premièrement je suis né bon et doux ; et personne n’a ces deux qualités avec ses amis en un plus haut degré que je les ai ; mais j’ai un air froid avec les gens que je ne connais pas, qui passe pour de la gloire ; et cela à vous parler franchement, soutenu d’un peu d’esprit et de courage, m’a fait craindre. (Les Lettres, t. 3, p. 464)’

Sur le même sujet.

‘Je ne veux pas, Iris, que sans cesse on soupire.
Mais lorsqu’un grand amour a bien surpris un cœur,
Quoiqu’on soit plus content, on aime moins à rire,
Et le véritable air, est celui de langueur.
(Les Mémoires, t. 3, p. 181)’ ‘Je leur conseillerais [aux gens de feu] en changeant leur nature,
De prendre, afin de plaire, en de certains moments,
De la langueur au moins le ton et la figure :
Car en se contraignant dans les commencements,
Enfin ils pourraient fort bien prendre,
Et l’air et la manière tendre.
(Les Mémoires, t. 3, p. 182)’ ‘Si sa flamme a trop de lumière,
Le mari la voit, ou la mère ;
Et ce malheur peut être grand.
Si son air est indifférent,
L’amant peut croire qu’en la belle,
L’indifférence est naturelle.
(Les Mémoires, t. 3, p. 220).’ ‘Damon, tu te plains que ta femme,
Ne répond pas bien à ta flamme ;
Te moques-tu des gens d’espérer ces douceurs,
Elle commence à te connaître,
Sous le titre de son maître :
Ce n’est pas sous ce nom que l’on gagne les cœurs.
Prends l’air d’amant, sers-toi de cette amorce ; ’ ‘Cela te fera des appas :
On peut prendre le corps par force,
Mais le cœur ne s’insulte pas.
(Les Mémoires, t. 3, p. 241)’