1.1.2. Épidémiologie:

Les études épidémiologiques récentes montrent que la prévalence sur six mois de troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) a été estimée entre 0.7% et 2.1% de la population générale, et que sa prévalence sur la vie entière se situe entre 1.9% et 3.1% (Bebbington, 1998). La prévalence de la maladie la situe au quatrième rang de fréquence parmi les troubles psychiatriques, après les phobies, la dépendance à l'alcool ou aux drogues, et les troubles dépressifs. La fréquence de cette maladie est donc beaucoup plus importante que les estimations antérieures l’envisageaient. Dans les consultations en psychiatrie, on constate plus de 10% des consultants présentant des TOC (Hantouche, 1993).

Le sex-ratio est voisin de 1. Les troubles débutent souvent tôt dans la vie: soixante pour cent des patients commencent à avoir des symptômes avant 25 ans (Cottraux, 1998). Une comorbidité avec la dépression est estimée autour d'un tiers et deux tiers, avec la phobie sociale 25%, et avec le trouble panique 15% (Lempérière, 1993).

Très souvent, les sujets atteints de TOC souffrent en plus d’une honte importante vis-à-vis de leurs obsessions compulsions au point qu’ils n’osent en parler à quiconque. Ils ont tendance à cacher leurs problèmes et à se taire. De ce fait, ils perdent facilement au moins 3 à 5 heures par jour dans leurs rituels; ils ne viennent consulter un psychiatre qu’après, en moyenne, 13 ans d’évolution (Cottraux, 1989).