1.1.3. Sémiologie:

Les obsessions sont des idées, des pensées, des impulsions ou des images mentales récurrentes et persistantes, involontaires et anxiogènes. Le patient en souffre et s’efforce de lutter contre, mais il n’arrive pas à les arrêter. Les thèmes des obsessions sont en général la saleté, la contamination ou la peur de la maladie, la sexualité, l’agressivité, le perfectionnisme et la peur de perdre quelqu’un ou quelque chose. Mais souvent derrière ces formes, il existe d’autres peurs plus profondes, souvent inconscientes et catastrophiques. Par exemple, le sujet peut avoir une peur de la saleté pour plusieurs raisons dont par exemple:

Les compulsions ou rituels sont des actes que le sujet se sent obligé d’accomplir pour calmer l’anxiété liée aux obsessions. Selon la forme, on peut voir les rituels externes et les rituels internes. Les rituels externes se traduisent par des comportements: par exemple, rituels de lavage des mains et/ou du corps, de nettoyage des objets et/ou du logement; rituels de vérification de la porte, du gaz, de l’eau, de l’électricité, la propreté, et l’écriture, etc.; rituels de rangement d’ordre et de symétrie; rituels de collection d’objets inutiles et manque de sens sentimental; et rituels de procrastination. Un autre type de comportement compulsif que l’on voit souvent en clinique chez les TOC, est l’évitement. Par exemple, le sujet peut éviter de toucher les objets sales par peur de la saleté, ou peut éviter de faire certaines choses par peur de mal faire, etc. Les rituels internes sont principalement des ruminations: le sujet s’efforce de répéter mentalement des mots, des phrases et/ou des chiffres, ou de se souvenir de ce qui s’est passé (ou va se passer), de ce qu’il a fait (ou va faire) ou de ce qu’ont fait (ou vont faire) les autres.

La même forme de rituels pourrait être liée aux différentes sortes d’obsessions chez des patients différents. Les patients atteints de TOC pourraient avoir des peurs différentes tout en exécutant le même rituel. Par exemple, le lavage des mains peut cacher des obsessions concernant la peur d’être malade chez l’un; ou la peur de ne pas être parfait chez un autre; ou la peur de faire du mal aux autres, de provoquer ou contaminer une maladie aux autres chez un troisième; ou la peur vis-à-vis de la sexualité chez une quatrième personne. En clinique, derrière les rituels de vérifications apparaissent des peurs variées: le sujet peut avoir peur de faire une erreur ou de ne pas faire parfaitement des choses; ou peur de causer du tort aux autres ou de blesser voire de tuer quelqu’un; ou peur de la maladie.

A l’inverse, avec la même obsession, on peut voir plusieurs formes de rituels chez différents patients ou chez le même patient. Par exemple, le sujet ayant peur de la maladie pourrait ritualiser avec des lavages et des nettoyages et/ou la vérification sur la propreté, etc.. Si le sujet a peur de faire du mal aux autres, il sortirait des rituels comme les vérifications sur des objets et des actes « dangereux », et/ou des lavages et des nettoyages pour éviter de provoquer ou de contaminer une maladie chez les autres.

Les études récentes (ex. Leckman et coll., 1997, Summerfeldt et coll., 1999) ont constaté que le trouble obsessionnel-compulsif est une maladie multidimensionnelle et étiologiquement hétérogène. Les auteurs ont trouvé qu’il existe quatre facteurs dans le check-list des symptômes des obsessions compulsions de Yale-Brown (Goodman, et coll., 1989a): obsessions (agressivité, sexualité, religion, somatique) et vérification, symétrie et ordre (rangement), contamination et nettoyage, et collection.

Pour mieux comprendre des symptômes des obsessions-compulsions, nous citerons ici deux cas cliniques typiques.