1.2.3. Modèle cognitif de phobie sociale

La phobie sociale est décrite selon DSM-IV (APA, 1994) comme « une peur persistante et intense d’une ou plusieurs situations sociales ou de performance durant lesquelles le sujet est en contact avec des gens non familiers ou bien peut être exposé à l’éventuelle observation attentive d’autrui et craint d’agir de façon embarrassante ou humiliante». La peur principale est que des observateurs risquent d'émettre des critiques humiliantes ou embarrassantes pour le sujet. Les pensées supposées négatives d'autrui sont autant redoutées que des critiques réelles. L’anxiété et la détresse sont tellement intenses que le sujet choisit souvent un comportement d’évitement face à ce genre de situations pour être tranquille.

Selon le modèle cognitif de la phobie sociale (Beck et coll., 1985; Clark & Wells, 1995; Cottraux, 1995), les croyances négatives (ou schémas cognitifs) joueraient probablement un rôle très important dans le développement et la maintenance des émotions négatives et du comportement d’évitement. Clark et Wells (1995) supposent que les phobiques sociaux présenteraient une série de croyances de danger face aux situations sociales anxieuses. Les patients pourraient croire que leurs manières de se comporter sont inadéquates et inacceptables et que, par conséquence, la perte de leurs statut, la perte de leurs valeurs et le rejet social seront des conséquences catastrophiques. Dès que le phobique social interprète la situation sociale comme un danger, des pensées négatives apparaîtront automatiquement et des émotions négatives ( ex. anxiété ) et des comportements négatifs (ex. évitement) se manifesteront pour protéger le sujet des dangers. Les recherches ont montré que les phobiques sociaux ont, en général, une évaluation négative d'eux même et sous-estiment leurs comportements sociaux réels. Enfin, ils sélectionnent et traitent plus facilement des stimuli pouvant évoquer une menace sociale que des stimuli neutres ou des menaces corporelles.