2.2.1.3. Pré-résultats dans l’échantillon d’étudiants

Nous avons d’abord fait passer le QPII-r sur un groupe d’étudiants de psychologie de façon anonyme. Ils représentent 83 sujets dont 70 sont des femmes. Leur âge moyen est de 24,01 ans (SD = 4,76). Les scores moyens du QPII-r sont présentés dans le tableau 4:

En fait, nous avons examiné la distribution des fréquences pour le score de Pensées Intrusives - Total (PI-T). Le graphe de la distribution traduit une courbe de gausse (voir tableau 5). L’étendue de chaque score est assez dispersé; par exemple, le score du PI-T est de 3 minimum à 34 maximum. En conséquence, nous avons divisé l’échantillon en 2 groupes selon la médiane statistique (valeur qui divise en deux parties égales la distribution) du score de Pensées Intrusives - Total: 14, pour dichotomiser les résultats en 2 classes qui ne soient pas trop arbitraires.

Etant donné que la distribution est proche de la normale, nous avons comparé l’âge (comme variable continue) dans les deux groupes avec l’ANOVA. La répartition du sexe (variable discontinue) dans les 2 groupes a été comparé avec le Chi 2. Les deux groupes étaient comparables quant à l’âge et au sexe. Nous avons aussi comparé ces deux groupes sur tous les scores du QPII-r. Le tableau 6 montre les résultats:

L’analyse de ces résultats nous montre qu’il existe des différences significatives entre les deux groupes ( le groupe 1 avec le score total des pensées intrusives au dessous de la médiane, et le groupe 2 avec le score total des pensées intrusives au dessus de la médiane ) sur les scores du QPII-r. C’est à dire que le groupe 1 ( basse intrusion) présente moins de pensées intrusives, que ce soit au niveau du score total ou dans les quatre sous-scores: perfectionnisme, agressivité, perte et sexualité, et moins d’interprétations irrationnelles, que ce soit au niveau du score total ou dans les trois sous-dimensions: responsabilité, culpabilité et infériorité, par rapport au groupe 2 ( haute intrusion ).

Pour examiner la relation entre les pensées intrusives et les interprétations, nous avons fait les corrélations entre la première échelle et la deuxième échelle du QPII-r et les corrélations entre les sous-scores de la première échelle et les sous-scores de la deuxième échelle du QPII-r dans l’ensemble d’échantillon. Le résultat montre que le score de Pensées Intrusives - Total (PI-T) est significativement corrélé au score d’Interprétations - Total (Int-T) (r = 0,544, p<0,0001). Les quatre sous-scores de la première échelle du QPII-r sont tous significativement corrélés aux trois sous-scores de la deuxième échelle du QPII-r (voir le tableau 7) :

Pour voir plus précisément la relation entre les sous-scores des pensées intrusives et les sous-scores des interprétations du QPII-r, nous avons aussi fait des régressions multiples. Nous avons entré les trois sous-scores des interprétations comme variables indépendantes ou prédicteur(s) éventuel(s) et les quatre sous-scores des pensées intrusives l’un après l’autre comme variables dépendantes. Les résultats montrent que parmi les trois variables explicatives, le sous-score d’interprétations de responsabilité est le seul prédicteur pour le sous-score de pensées intrusives à thème d’agressivité et pour le sous-score de pensées intrusives à thème de sexualité; le sous-score d’interprétations d’infériorité est le seul prédicteur pour le sous-score de pensées intrusives à thème de perfectionnisme; il apparaît pas de prédicteur pour la peur de perte. Le tableau 8 montre ces résultats.

Nous avons également constaté que les pensées intrusives à thème de perfectionnisme et à thème de perte sont significativement plus élevées que les deux autres types des pensées intrusives: agressivité et sexualité, dans l’échantillon d’étudiants. L’ordre des quatre thèmes rencontrés du plus fréquent au moins fréquent est: perfectionnisme (6,05/12) > peur de perte (4,83/12) > agressivité (2,63/12) > sexualité (1,74/12). Le tableau 9 montre le résultat de Test-t série appariées sur 83 sujets d’étudiants montrant cet ordre:

En somme, les pré-résultats du QPII-r sur l’échantillon d’étudiants ont montré que le Questionnaire de Pensées Intrusives et de leurs Interprétations - version révisée (QPII-r) a une bonne validité empirique. Il différencie bien les sujets ayant des pensées intrusives plus fréquentes des sujets ayant des pensées intrusives moins fréquentes. Nous l’utilisons dans notre étude pour le groupe de TOC, le groupe de phobie sociale et le groupe de contrôle normal.