3.3. Les résultats sur le sentiment d’infériorité

3.3.1. Comparaison intergroupe des scores de l’Echelle d’Infériorité (EDI):

Nous avons aussi utilisé l’Ancova avec un facteur (groupe) en utilisant l’âge comme covariant pour calculer les différences des scores de l’EDI entre les groupes. Le tableau 35 et le graphique 7 représentent les résultats.

Tableau 35. Comparabilité des groupes sur les scores de l’EDI: scores moyens et Déviation Standard
TOC
(n = 48)
Phobie sociale
(n = 36)
Contrôle
(n = 48)
p
EDI - T 102,19
(35,32)
108,06
(22,79)
55,35
(13,78)
F(2,126)=4,28, p =0,016
EDI - soi 51,29
(18,21)
55,19
(10,6)
28,19
(7,03)
p < 0,0001
EDI - autres 50,9
(17,65)
52,86
(12,93)
27,17
(7,42)
p < 0,0001
EDI-T : le score total de sentiment d’infériorité; EDI- soi: le sous-scores du sentiment d’infériorité aux yeux de soi-même; EDI- autres: le sous-scores du sentiment d’infériorité aux yeux des autres.
message URL GRA007.gif
Graphique 7. Comparabilité des groupes sur les scores de l’EDI:
[Note: * p < 0,0001
EDI-T : le score total de sentiment d’infériorité; EDI- soi: le sous-scores du sentiment d’infériorité aux yeux de soi-même; EDI- autres: le sous-scores du sentiment d’infériorité aux yeux des autres.]

L’analyse statistique montre une différence significative sur le score total de l’EDI entre les 3 groupes (F (2,126) = 4,28, p = 0,016). L’analyse par le PLSD de Fisher indique que les phobiques sociaux et les TOC ont un score total de l’EDI significativement plus élevé que les sujets non cliniques (scores moyens: phobie sociale / contrôle: 108,06 / 55,35, p<0,0001; TOC / contrôle: 102,19 / 55,35, p < 0,0001). Par contre, entre les phobiques sociaux et les TOC, il n’y a pas de différence significative (scores moyens: 108,06 /102,19, p = 0,3). Il n’existe pas d’effet âge (p = 0,49) ni d’interaction entre groupe et âge (p=0,79).

Sur les sous-scores de l’EDI, on peut voir aussi les mêmes résultats que le score total de l’EDI: une différence significative entre les 3 groupes sur le sous-score de SOI de l’EDI (EDI-soi: F (2,129) = 56,3, p < 0,0001) et le sous-score de Autres (EDI-autre: F (2,129) = 51,77, p < 0,0001). (voir aussi tableau 35 et graphique 7). Le PLSD de Fisher indique que le sous-score de sentiment d’infériorité aux yeux de soi-même et le sous-score de sentiment d’infériorité aux yeux des autres de l’EDI sont significativement plus élevés dans les deux groupes de malades que dans le groupe de contrôle (EDI-soi: p< 0,0001 et EDI-autres: p < 0,0001). Par contre, entre les phobiques sociaux et les TOC, il n’y a pas de différences significatives sur l’EDI-soi (p = 0,18) ni sur l’EDI-autres (p = 0,51).

Pour examiner s’il existe de différence entre le sentiment d’infériorité aux yeux de soi-même et le sentiment d’infériorité aux yeux des autres, nous avons comparé les deux sous-scores de l’EDI (l’EDI-soi et l’EDI-autres) dans chaque groupe et dans l’ensemble d’échantillon avec le test-t. Le tableau 36 résume les résultats.

Tableau 36. Comparaison des deux sous-scores de l’EDI dans l’ensemble d’échantillon et dans chaque groupe
EDI-soi / EDI-autres écart moyen DDL t p
TOC 51,3/50,9 0,396 47 0,442 0,66
Phobie sociale 55,2/52,9 2,333 35 2,214 0,034
Contrôle 28,2/27,2 1,021 47 1,615 0,113
Ensemble 43,95/42,8 1,152 131 2,34 0,0021
EDI- soi: le sous-scores du sentiment d’infériorité aux yeux de soi-même; EDI- autres: le sous-scores du sentiment d’infériorité aux yeux des autres.

Nous trouvons que le sous-score de sentiment d’infériorité aux yeux de soi-même (l’EDI-soi) est plus élevé que le sous-score de sentiment d’infériorité aux yeux des autres (l’EDI-autres) dans l’ensemble d’échantillon (t = 2,34, p = 0,021) et dans le groupe de phobie sociale (t = 2,21, p = 0,034). Mais il n’existe pas de différence entre ces deux sous-scores ni dans le groupe de TOC (t = 0,442, p = 0,66), ni dans le groupe de contrôle (t = 1,615, p = 0,113) (voir le tableau 36).

L’ANOVA avec un facteur (sexe) montre que dans l’ensemble d’échantillon, il n’y a pas de différence entre les sexes sur l’infériorité (le score moyen d’EDI-total: Femmes / Hommes : 87,39/86,12; F(1,130) = 0,043; p=0,84) (voir le tableau 37).

Tableau 37. La différence de l’EDI entre sexes (Anova avec un facteur)
message URL TAB011.gif

Quant à l’ANOVA avec deux facteurs (groupe X sexe) pour l’EDI-total est utilisé, le résultat reste le même: il y a un effet principal groupe (F (2,126) = 55,44, p<0,0001), mais pas d’effet sexe (F (2,126) = 0,13, p = 0,72), ni interaction entre groupe et sexe (F (2,126) = 0,25, p = 0,78) (voir le tableau 38).

Tableau 38. La différence de l’EDI entre sexes (Anova avec deux facteurs)
message URL TAB012.gif

Nous avons aussi examiné la relation de l’EDI avec l’âge. Les résultats ne montrent pas de corrélation significative entre l’EDI-total et l’âge ni dans le groupe de TOC (r = 0,014, p = 0,92), ni dans le groupe de phobie sociale (r = -0,13, p = 0,45), ni dans le groupe de contrôle ( r = -0,16, p = 0,28), bien qu’il y ait une corrélation négative mais non significative dans l’ensemble d’échantillon( r = -0,149, p = 0,089). Cette corrélation négative nous suggère une tendance où plus le sujet est jeune, plus le sentiment d’infériorité est élevé.

Comme prévu dans les objectifs de notre étude, nous allons maintenant présenter les résultats statistiques concernant les relations entre le sentiment d’infériorité et les autres mesures psychométriques.