4.3.2. Les relations du sentiment d’infériorité avec les symptômes obsessionnels compulsifs et phobiques sociaux

Les résultats des corrélations entre l’Echelle d’Infériorité et les autres mesures évaluant les obsessions compulsions (Y-BOCS et LPO), l’anxiété (BAI), la dépression (BDI) et la phobie sociale (FQ-SOC) chez les deux groupes de patients nous montre que l’Echelle d’Infériorité est corrélée significativement avec la mesure de phobie sociale (FQ-SOC) (p < 0,0001), de dépression (BDI) (p < 0,0001), des obsessions compulsions (LPO) (p < 0,01) et d’anxiété (BAI) (p < 0,05). Elle corrèle aussi significativement avec les pensées intrusives (PI-T) (p <0,0001), les interprétations sur les pensées intrusives (Int-T) (p<0,01), l’interprétation d’infériorité (Int-I) (p = 0,0004) et l’interprétation de culpabilité (Int-C) (p = 0,032). Cela nous permet de dire que le sentiment d’infériorité aurait des liens aussi bien avec la phobie sociale qu’avec les obsessions compulsions.

Par ailleurs, la régression multiple nous montre que la mesure de phobie sociale est le meilleur prédicteur (p< 0,0001) pour l’Echelle d’Infériorité parmi toutes les variables corrélées avec l’Echelle d’Infériorité. Par contre, l’interprétation d’infériorité est également un autre prédicteur indépendant (p = 0,03) pour l’EDI. Cela nous suggère que le sentiment d’infériorité évalué par l’Echelle d’infériorité a un lien privilégié avec les symptômes de phobie sociale mais aussi un lien particulier avec les interprétations d’infériorité sur les pensées intrusives. Nous supposons que le sentiment d’infériorité, comme le perfectionnisme, serait un trait commun psychologique dans les symptômes de phobie sociale et des obsessions-compulsions. Comme nous l’avons montré précédemment, ce qui joue un rôle important dans les obsessions-compulsions, c’est la dimension d’infériorité dans les interprétations des pensées intrusives: c’est dire que c’est un sentiment d’infériorité spécifique et centré sur les pensées intrusives.

En résumé, le sentiment d’infériorité est plus élevé chez les patients obsessionnels et phobiques sociaux que chez les sujets non-cliniques. Il n’existe pas de différence entre le groupe de TOC et le groupe de phobie sociale sur le sentiment d’infériorité évalué par l’Echelle d’infériorité. Le sentiment d’infériorité a un lien privilégié avec la phobie sociale mais aussi un lien particulier avec l’infériorité dans les interprétations des pensées intrusives. Il serait un trait commun à la phobie sociale et aux troubles obsessionnels compulsifs. Cela confirme la quatrième hypothèse de notre étude: les patients obsessionnels et les patients phobiques sociaux ne se sont pas différents sur le sentiment d’infériorité dans le sens général, mais ils sont différents sur un sentiment d’infériorité plus spécifique vis-à-vis de leurs pensées intrusives.