3.2 - L'apport de REISEN et de TROTSENBURG.

Les deux auteurs retiennent une définition du transfert qui s'étend à l'ensemble de la balance des paiements à la différence de celle qui se base sur la seule balance courante hors rémunération des facteurs 39. Aux ressources en devises issues directement du commerce des marchandises et des services, ils ajoutent celles qui peuvent provenir d’autres actifs extérieurs. Le transfert financier net s'écrit :

TFN = F + Z où :

La variation des actifs extérieurs nets dépend de la balance courante. Si X et M représentent les exportations et les importations respectivement, on peut poser :

F = X - M - Z

Pour faire ressortir le problème de mobilisation interne de ressources et leur transformation en devises, il suffit d'exprimer la variation des actifs extérieurs nets en termes d'épargne (S) et d'investissement (I) :

F = S - I où

S = l'épargne disponible, soit la différence entre le produit (Y) et la consommation (C), de laquelle il faut retirer les paiements au titre des facteurs.

S = Y - C - Z

En opérant la distinction traditionnelle entre secteur privé (pr) et public (st), on peut reformuler la relation précédente :

S = (Y - T - Cpr - Zpr) + (T - G - Z st) où

T = les impôts et

G = les dépenses publiques.

L'expression ci-dessus met en évidence la contrainte que font peser les transferts, effectués au profit de l'étranger, sur l'épargne. A moins d'un relèvement du produit, solution dite douce40, les paiements au titre des transferts supposent une diminution de la dépense interne privée et/ou publique. Les ménages sont obligés de contracter leur consommation et les entreprises leurs dépenses d'investissement. De l'autre côté, l'Etat devra ajuster ses finances par une augmentation des impôts et/ou une diminution de ses dépenses.

Il est admis, particulièrement dans les pays en voie de développement, que le déficit budgétaire constitue la règle. En période de transferts nets négatifs, l'Etat devra faire face à des dépenses, accrues par le montant de ces mêmes transferts, qu'il ne peut couvrir par le seul prélèvement d'impôt. Il lui reste l'endettement supplémentaire et le financement monétaire.

Notes
39.

REISEN H. et TROTSENBURG A.V. : Le problème budgétaire et la question des transferts,

OCDE, Paris 1988, p. 78.

40.

REISEN H. et TROTSENBURG A.V., op. cité, p. 79.