Section 3 : L'inévitable rééchelonnement : la troisième phase de l’endettement

Après quatre années de récession provoquée par le resserrement brutal de sa contrainte extérieure, l'Algérie s'engage dans un programme d'ajustement structurel, négocié avec le Fonds Monétaire International, tout en continuant à refuser le rééchelonnement dont la conditionnalité est peu compatible avec le souci de sauvegarde de la souveraineté nationale.

Alors que l'étau du service de la dette se resserre un peu plus chaque année, l'Algérie tente d'éviter le rééchelonnement en conjuguant une sévère politique d'austérité, qui touche à la fois la population et les secteurs économiques, et l'utilisation de ses réserves de change, y compris l'or qui a été mis à contribution selon la technique des swaps. Par ailleurs, on pense regagner la confiance des créanciers grâce à l'appui apporté par le Fonds Monétaire International et la politique de refinancement négociée avec chaque créancier. L'essentiel est de passer le pic de la dette du début de la décennie quatre-vingt-dix. Le service de la dette et son ratio se relâcheraient d'autant plus que de substantielles recettes au titre des exportations de gaz sont attendues dès 1995.

Il ne s'agissait donc, pour les pouvoirs publics, que d'une contrainte de court terme dont le traitement par le rééchelonnement est à écarter d'autant plus que ce dernier est apparenté à la cession d'une partie des pouvoirs de décision au profit d'autres et qu'il implique, par voie de conséquence, un aveu d'échec de la politique économique poursuivie. Une austérité, même sévère, serait alors préférable à une perte de souveraineté au profit d'une institution internationale qui a été vue, jusque là, comme un "gendarme" au service des puissants.

L'expérience montre que l'Algérie n'a pu échapper ni à l'un ni à l'autre. Après de longues années de récession qui ont appauvri sa population et entamé son potentiel productif, l'Algérie accepte le principe du rééchelonnement.

Le but de cette section est triple. Il s’agit de :