1.1 - La rente foncière chez D. RICARDO.

L'exposé de la rente foncière par D. RICARDO s'articule autour de quatre hypothèses centrales :

  • l'existence d'une société marchande où la division du travail est parvenue à un degré tel que l'échange est généralisé et qu'aucune entrave n'est faite à la libre circulation des capitaux. Cette hypothèse est nécessaire pour comprendre le principe de l'unicité du prix et le pouvoir régulateur de celui-ci ;

  • la rareté ou l'inélasticité de l'offre du facteur terre. Celui-ci est un agent naturel limitant ;

  • la loi des rendements décroissants qui découle logiquement de la deuxième hypothèse. La nature met à la disposition de l'homme un facteur de production naturel dont la force productive est variable. Cette hypothèse est cruciale car elle permet de comprendre le jeu déformé de la loi de la valeur qui ne permet pas d'avoir l'égalité entre le prix et la valeur ;

  • la loi de la population de Thomas Malthus qui permet de saisir l'action de la demande en biens alimentaires suscitée par une augmentation de la population.

A ces quatre hypothèses, il en ajoute une cinquième, implicite, qui concerne l'existence d'un monopole sur la propriété foncière, base juridico - sociale permettant la transformation du surprofit en rente foncière.

La phrase de RICARDO qui suit résume bien ce corps d'hypothèse : ‘"C'est donc uniquement parce que la terre varie dans sa force productive, et parce que dans le progrès de la population, les terrains d'une qualité inférieure, ou moins bien situés, sont défrichés, qu'on en vient à payer une rente pour avoir la faculté de les exploiter"’ 185.

Le jeu des hypothèses posées ci-dessus et que Ricardo adopte par la phrase précédente permettra de comprendre :

  • la genèse et la détermination de la rente foncière ;

  • le statut de la rente foncière dans l'accumulation du capital.

Notes
185.

D. RICARDO : Des principes de l'économie politique et de l'impôt. Flammarion, Paris 1977,

p. 59.