2.2.3 - La notion de "prix juste" du pétrole.

Le mérite revient certainement à G. DE BERNIS d'avoir indiqué une voie indirecte qui permet d'estimer un « prix juste » pour le pétrole. Rejetant le pétrole comme marchandise, pour les différentes raisons déjà mentionnées, l'auteur définit la thermie comme marchandise : ‘"si le fuel n'est pas une marchandise, la thermie obtenue avec le fuel est sûrement une marchandise... Toutes les thermies ont nécessairement la même valeur marchande"’ 237. La voie indiquée par G. DE BERNIS fonde théoriquement le concept du prix des énergies de substitution. Le mérite de cette démarche est d'intégrer dans la fixation du prix toutes les sources d'énergie connues et exploitées sur la base de l’existence d’une marchandise - énergie composite(électricité, pétrole, gaz etc.). En plus, elle permet de saisir l'importance du gain réalisé, par les pays consommateurs avec le niveau des prix actuels. D'après l'auteur, le prix d'un gisement se composerait des éléments suivants238 :

C'est ce dernier élément qui permet de mesurer l'avantage comparé des pays consommateurs. Le gain est égal à la différence entre le prix, effectivement payé et celui qui serait payé si l'on utilisait les autres sources d'énergie. L'intégration de toutes les sources d'énergie pour définir un prix unique hausserait certainement celui-ci plus que ne le fait la thèse du coût marginal.

Il est évident que le prix de cession du pétrole ne peut être égal au prix théorique qui résulterait des coûts d'exploitation les plus élevés, toutes sources d'énergie confondues. Il devrait simplement tendre vers cette limite dans le long terme.

L’exposé des deux paragraphes précédents a montré que le prix du marché du pétrole est plus élevé que son prix de production, de reproduction et sa valeur. L'appropriation du surplus met en concurrence les Etats, producteurs et consommateurs, et le capital pétrolier. Il importe de connaître les facteurs qui ont influencé les changements intervenus en faveur des Etats producteurs dans les modalités de ce partage.

Notes
237.

G. DESTANNE DE BERNIS, op. cité, p. 473.

238.

G. DESTANNE DE BERNIS, op. cité, p. 473.