Section 3 : Le statut de la rente et de la dette dans le modèle de développement algérien.

Il est difficile de discuter des problèmes d'accumulation en l'Algérie sans faire référence à la rente des hydrocarbures et au modèle des "industries industrialisantes" qui promettait d'être le vecteur de transformation de cette dernière en système productif.

Les hydrocarbures ont constitué la principale source de financement de l'accumulation. Cette source a pris deux formes : La première résulte directement des exportations d'hydrocarbures alors que la seconde, indirecte, consistait à s'endetter vis à vis de l'extérieur sur la base de la solvabilité que conféraient les recettes d'exportation. Ce lien évident, pour le cas de l'Algérie, entre la rente et la dette nous permettra d'appréhender cette dernière comme une forme anticipée de la rente. En fait, il y a une anticipation à un double niveau. La valeur de cession d’un gisement est donnée par la valeur actualisée de la rente qu’il peut produire sur toute sa durée de vie. Le propriétaire du gisement cherche alors à obtenir une rémunération qui anticipe l’épuisement de ses ressources. Les flux de ce revenu lui permettent d’obtenir par anticipation des ressources d’emprunt. Aussi, parlerons-nous dans la suite de notre recherche de rente - dette pour désigner la relation de l'une à l'autre.

La rente - dette est la principale source de financement de l'accumulation en Algérie. Le caractère non reproductible des hydrocarbures et les aléas, que les fluctuations de leur prix font peser sur la possibilité de mobiliser des capitaux à l'extérieur et de se désendetter, imposent de s'interroger sur la relation entre la rente - dette et l'accumulation en Algérie. Les références théoriques et doctrinales ont déjà répondu à ce questionnement. Les "industries industrialisantes" sont le vecteur de transformation de la rente - dette en système productif.

Trois points seront successivement examinés dans cette section :