1.3.2 - La structure de l'emploi par secteur.

Sur une quinzaine d'années, la part relative de l'agriculture dans la structure de l'emploi baisse de moitié comme l'indique le tableau n° 42. En termes absolus, cette part est restée quasiment constante puisque le nombre d'employés passe de 934.000 en 1969 à 964.000 seulement en 1985. La force de travail libérée par l'agriculture est récupérée dans une grande proportion par le secteur de la construction et des services dont la part passe, durant la même période, de 42,2 % à 61,6 %. Le nombre total d'emplois créés dans ce secteur s'élève à 1.721.000 et se répartit de la manière suivante³⁰⁹:

• 648.000 dans la construction ;

• 117.000 dans les transports ;

• 324.000 dans le commerce et les services ;

• 632.000 dans l'administration.

L'agriculture et l'industrie manufacturière créent dans le même temps (1969-1985) 30.000 et 390.000 emplois respectivement, soit un total inférieur de plus de quatre fois à celui du secteur de la construction et des services. Il s'agit manifestement de signes d'une politique redistributive de la rente pétrolière dissimulée derrière une création massive d'emplois dans les secteurs improductifs.

Les mêmes conclusions que celles concernant la répartition de la valeur ajoutée peuvent être tirées. On ne peut parler de "dé-industrialisation" dans le cas de l'Algérie. Malgré son faible volume, l'emploi dans le secteur manufacturier s'est développé à un rythme nettement supérieur à celui du secteur de la construction et des services. Ce rythme a été de 5,3 % pour le premier et de 3,86 % pour le second sur la période allant de 1973 à 1985 ³¹⁰.

La structure de l'emploi, déséquilibrée au profit des secteurs improductifs, renvoie à une distribution de revenus sans contrepartie matérielle et donc à une pression sur la demande de biens et services. Aussi, devrions-nous nous interroger sur l'évolution de la structure des prix relatifs.