Section 2 : La problématique de l'intégration industrielle.

Il est évident que la dépendance de l'économie algérienne, vis à vis de la rente - dette, s'est accrue avec le temps alors que le projet initial consiste à s'en libérer progressivement. Selon ce même projet, le mode de transformation de la rente - dette en système productif devait être assurée par le schéma des industries industrialisantes.

L'objet de notre propos n'est pas de discuter du bien fondé du modèle en question mais de saisir et d'analyser les résultats d'une pratique du développement qui s'en réclame. Pourquoi, au terme d'une décennie et demie, l'économie algérienne souffrait-elle encore de problèmes de cohérence industrielle ?

Rappelons que la période retenue (1970-1984) est globalement marquée par des conditions externes favorables, comme nous l'avons montré au cours de la deuxième partie, alors que celle qui suit allait l'être par des changements brutaux et une évolution franchement défavorable. L'économie algérienne montre des signes de faiblesse (récession industrielle, alourdissement de l'endettement extérieur), caractéristiques d'une société encore très vulnérable aux chocs extérieurs. Il est difficile de comprendre cette vulnérabilité sans analyser préalablement les conditions internes d'émergence de la contrainte extérieure au cours de la première période. Rente pétrolière et endettement facile ont permis de mettre en veilleuse la contrainte extérieure laquelle n'est devenue effective que durant la seconde période.

Notre préoccupation est de montrer comment les déséquilibres "structurants" , devenus structurels , ont suscité la montée de la dette extérieure et contraint le secteur des hydrocarbures à s'extravertir davantage.

Trois points seront étudiés au cours de cette section :