3.3 - Développement de l'économie informelle.

Pour analyser tout un réseau d'activités et d'échanges, non saisis statistiquement ou selon l'expression de A. HENNI qui échappe à "la connaissance formelle", on utilise les expressions d'économie informelle, d'économie parallèle ou encore d'économie souterraine. Il se dégage de toutes ces expressions une ambiguïté. Elles apparaissent plutôt comme des sous-produits de la conception dualiste laquelle donne une représentation de l'économie sous-développée en termes de deux sous-ensembles juxtaposés, chacun d'eux obéissant à des lois spécifiques. Il n'est pas dans notre

intention de nous livrer à une analyse sur les implications méthodologiques de la sémantique utilisée 358. Nous utiliserons arbitrairement et pour des raisons de commodité l'expression d'économie informelle, faute d'autres expressions plus pertinentes.

L'économie informelle renvoie à l'existence de deux marchés, donc à celle d'un double système de prix. Il importe d'en connaître les mécanismes de formation, de montrer le lien existant entre l'un et l'autre et comment les différents acteurs sociaux adaptent leurs stratégies pour capter le différentiel de prix. Nos préoccupations étant orientées exclusivement vers le cas algérien, nous chercherons à montrer quelles sont les spécificités de l'informel algérien en mettant en évidence que :

Notes
358.

Nous renvoyons le lecteur aux écrits de A. HENNI qui font une synthèse critique sur ces

implications méthodologiques : a) Prix, monnaie et revenus, document CREAD 1991 ; b) Essai

sur l'économie parallèle, ANAG, Alger 1990.