Chapitre II : L’ajustement structurel.

Introduction

Le contre-choc pétrolier impose de fait à l'Algérie d'entrer dans une phase d'ajustement sachant que l'excès de la demande globale ne pouvait continuer à être financé par la rente pétrolière et l'endettement qui lui était articulé.

Les tentatives d'auto - guidage de l'ajustement, en empruntant une démarche gradualiste avec beaucoup d'hésitation compte tenu du climat politique et social menaçant, ne résistent pas au durcissement de la contrainte extérieure. Le service de la dette aurait absorbé plus de 100 % des recettes d'exportation si ce n'était le rééchelonnement de la dette extérieure.

Les programmes de l'ajustement en cours actuellement relèvent d'une démarche globale et cohérente. Elle est orchestrée quasi-unilatéralement par le Fonds Monétaire International qui, à la faveur des changements intervenus sur la scène mondiale, est devenue une incarnation de la régulation du système mondial. En conditionnant l'accès à ses propres ressources et en étendant son contrôle sur les autres, il rend impérative l'exécution de ses programmes. A ce titre, il devient un censeur du développement en imposant une philosophie unique de ce dernier. Stabilisation puis ajustement structurel proprement dit sont les deux phases successives d'un processus par lequel le Fonds Monétaire International entend uniformiser les structures économiques et institutionnelles à l'échelle de la planète. En un mot, les pays sous ajustement devront accepter un autre mode de société. Le peuvent-ils et le désirent-ils ?

Qu'en est-il de l'Algérie ? Les résultats des programmes en cours actuellement en Algérie sont qualifiés d '"impressionnants" par le Fonds Monétaire International. Excédent des finances publiques, libéralisation assez avancée des échanges et des changes, hausse importante des réserves de change, contrôle rigoureux du crédit intérieur... sont autant de critères dits «critères de performances » à la base du satisfecit délivré par le Fonds Monétaire International. L'application "plus que" rigoureuse des programmes et un marché des hydrocarbures favorables en sont les seules explications.

Quelle signification pourrait-on donner à cette phase d’ajustement qui dure ? L'économie algérienne est-elle parvenue à rompre sa dépendance ou du moins à en montrer les signes avec la rente pétrolière. Les résultats obtenus jusque là interrogent plutôt sur les risques d'une désétatisation avec comme corollaires une désindustrialisation, une concentration des revenus et un renforcement de la spécialisation dans les hydrocarbures.

L'ensemble de ces questions sera abordé en deux sections :

  • dans la première sera livrée une présentation schématique de la philosophie économique du Fonds Monétaire International, sa traduction et son application à l'Algérie et ce, à travers les critères de réalisation. L'étendue du champ des programmes nous prive de l'exhaustivité. Nous nous bornerons à étudier les seuls résultats de la dévaluation et les politiques monétaire et budgétaire mises en oeuvre ;

  • dans la seconde, nous essaierons de cerner quelques risques économiques et sociaux significatifs et ce, à la lumière des exigences de la mondialisation.