Section 2 : Coûts et risques de l'ajustement structurel.

Tout porte à croire que le risque d'un troisième rééchelonnement est écarté pour l'Algérie, du moins dans le moyen terme. Les résultats macro-financiers, qualifiés d'impressionnants, ont dépassé de loin les critères de réalisations fixés par l'accord de facilité de financement élargi (EFF). Excédents budgétaire et commercial, reconstitution des réserves de change à un niveau jamais égalé auparavant et une tendance remarquable de l'inflation vers la baisse sont autant de performances.

Il est admis que la phase de stabilisation s'accompagne d'effets récessifs sur l'économie et la société en général. Il s'agit, selon le schéma libéral, de coûts inévitables.

Le but de cette dernière section de notre travail est de faire une esquisse de bilan de ces mêmes effets. Il s'agit de mettre en évidence les pans de l'économie et de la société qui ont eu à subir le plus lourdement ces coûts. Notre démarche sera jalonnée de questionnements. S'agit-il d'une simple phase d'assainissement à l'issue de laquelle la désindustrialisation, observée jusque là, devrait laisser place à une reprise de la croissance dans le secteur industriel ? S'agit-il d'un processus de "despécialisation/respécialisation" pour répondre aux exigences de la mondialisation ?

Il sera sans doute difficile de répondre clairement à ces questions. Les données disponibles sur la période couverte par l'EFF et celles relatives au moyen terme permettent, cependant, d'affiner le questionnement et les hypothèses qui leurs sont sous-jacentes.

Nous traiterons successivement les trois points suivants :