2.1 - Les effets de l’ajustement structurel sur la PIB.

Les chiffres disponibles depuis 1994 révèlent une croissance de la PIB à hauteur de 3,9 % pour 1995 et de 3,4 % pour 1996 (tableau n° 61). Une première répartition de la valeur ajoutée atteste que la croissance a été tirée par l'agriculture, les hydrocarbures 419 et dans une moindre mesure par le bâtiment et les travaux publics. Les trois secteurs ont cru respectivement de 15 %, 4,4 % et 2,7 % en 1995 et de 19,5 %, 5,3 % et 4,5 % en 1996. L'industrie enregistre quant à elle des taux négatifs avec un écart très important entre les deux mêmes années. De - 1,4 % en 1995, le taux tombe à - 7,9 % en 1996. La récession de l'industrie à eu pour effet un manque à gagner sur la TUGP et les droits de douane dont la croissance en prix constants est passée de 1 % en 1995 à - 5,2 % en 1996.

Tableau n° 61 : Croissance en (%) de la PIB et du PIB (1995-1996).
1995 1996
Production
- Agriculture 15 19,5
- Hydrocarbures 4,4 5,3
- Industrie - 1,4 - 7,9
- Bâtiment et TP 2,7 4,5
- Services 3,3 2,4
- TUGP et Droits de Douanes 1,0 - 5,2
Production intérieure brute 3,9 3,4
Services administratifs et autres 3,5 3,0
Produit intérieur brut 3,7 3,3
Source : Office National des Statistiques (ONS)

Ces chiffres suffisent amplement pour mettre en évidence le caractère exogène de la croissance. L'essentiel de l'explication tient à la bonne pluviométrie, particulièrement durant la campagne agricole de 1996, et les nouvelles découvertes et installations dans le domaine des hydrocarbures. Selon le rapport sur la conjoncture du second semestre de l'année 1996, le PIB n'a cru que de 1 % pour la même année contre 1,5 % l'année précédente 420.

Aux difficultés structurelles de l'industrie algérienne sont venus s'ajouter les effets de la stabilisation telles que la contraction de la demande globale et l'ouverture à la concurrence étrangère dans un contexte de non assainissement financier des entreprises. En éclatant la production du secteur public industriel, on peut prendre la mesure et la nature de la récession qui continue à secouer le secteur.

Notes
419.

La croissance du secteur des hydrocarbures fera l'objet d'un traitement particulier dans le point suivant.

420.

CNES : Rapport sur la conjoncture du second semestre 1996, Mai 1997, p.