La répartition des effets de la récession sur le secteur public industriel est donnée par le tableau n° 62.
Indice de la production industrielle |
Indices | Variations | ||
1995 | 1996 | 95/94 | 96/95 | |
Indice général | 87,6 | 81,5 | - 1,0 | - 7,0 |
Indice hors hydrocarbures | 82,9 | 74,1 | - 1,7 | - 10,6 |
Indice industries manufacturières | 79,9 | 68,7 | - 1,6 | - 12,9 |
Energie | 132,4 | 138,3 | - 0,5 | 4,4 |
Hydrocarbures | 107,6 | 113,1 | 1,4 | 5,1 |
Mines et carrières | 81,1 | 78,1 | - 1,6 | - 3,6 |
ISMMEE | 74,5 | 59,6 | 9,2 | - 20,0 |
Matériaux de construction, céramique, verre | 89,7 | 93,7 | 4,2 | 4,4 |
Chimie, caoutchouc, plastiques | 86,2 | 75,0 | - 8,5 | - 13,0 |
Industries agro-alimentaires, tabacs, allumettes | 89,0 | 85,5 | - 7,7 | - 4,0 |
Textiles, bonneterie, confection | 73,1 | 53,1 | - 11,4 | - 27,4 |
Industries des cuirs, chaussures | 42,6 | 29,3 | - 20,4 | - 31,1 |
Industries du bois, liège, papiers, imprimeries | 60,1 | 48,5 | - 10,4 | - 19,3 |
Source : Office National des Statistiques (ONS). |
Sur la base de 1989 et exception faite des branches de l'énergie, des hydrocarbures et des matériaux de construction, tous les autres ont connu un déclin important de leur production. Entre 1989 et 1995, l'indice de la production industrielle hors hydrocarbures a perdu plus de 17 points. Le mouvement baissier s'accélère plus en 1996 puisque le secteur enregistre un taux de croissance de -10,6 %, soit un taux supérieur à la moyenne de la période. L'indice de la production manufacturière qui représente le mieux les capacités industrielles tombe à 68,7 % en 1996, soit à près d'un tiers de moins que son niveau de 1989. L'accélération à la baisse est nettement remarquable en 1996. Cette remarque peut être étendue à l'ensemble des branches, exception faite de celles qui ont été signalées plus haut.
Les industries les plus touchées par les effets de la récession sont celles qui concernent le travail des cuirs et des textiles à cause probablement de la concurrence qu'elles ont eu à affronter depuis plusieurs années à travers une plus grande ouverture du marché au capital privé national et le développement du secteur informel.
Le second groupe, d'une toute autre importance, est constitué des industries sidérurgiques, métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE). Il s'agit du noyau de l'industrie algérienne, celui autour duquel on devait précisément construire tout le tissu industriel. En 1996, il représente encore 30 % de la valeur ajoutée du secteur public industriel. Il a vu sa production chuter de 25 %entre 1989 et 1995, compte tenu d'une croissance de 9,2 % pour cette dernière année, et de 20 % encore entre 1995 et 1996, date à laquelle sa production ne représente plus que 60 % de celle de 1989.
Dans ce groupe, la répartition de la baisse s'est faite à raison de 22,7 % pour la mécanique/métallurgie et 12 % pour la sidérurgie/métallurgie. Les industries électriques et électroniques ont connu, en revanche, une croissance de 6 %421.
Ce bref constat interroge sur les raisons du marasme prolongé de l'industrie algérienne. Les arguments avancés par les observateurs de la conjoncture peuvent être ramenés à la mauvaise situation de la trésorerie des entreprises. Les pertes de change y figurent comme principal facteur explicatif auquel viennent s'articuler d'autres tels que le non recouvrement des créances, la contraction de la demande globale, la concurrence étrangère et la détention d'importants stocks.
CNES, op. cité, p.