2.1.2 - Le redéploiement des hydrocarbures.

Contrairement à l'industrie, le secteur des hydrocarbures et de l'énergie a connu une reprise dès 1995. A la fin de 1994, la production globale du secteur marquait un recul de - 2,4 % avec - 3,4 % pour les hydrocarbures. Depuis, le secteur semble avoir repris de la vigueur et s'imposer, encore une fois, comme "moteur de la croissance", à en juger par l'état des réalisations et de celles en cours.

Les conditions de la reprise ont été réunies au second semestre de l'année 1996. A la fin du premier semestre de la même année, le secteur hydrocarbures/énergie enregistrait une croissance de 3,2 % par rapport à la même période en 1994⁴²⁹. Les évolutions pour le second semestre ont été les suivantes :

• GPL : 10 %

• GN : 6 %

• Pétrole brut : - 1,7 %

• GNL : 33 %

• Pétrochimie : 9 %

• Electricité : 1 %

En 1996, les seules hydrocarbures, énergie exclue, ont cru à un taux de 6,4 % contre 8 % attendus.⁴³⁰ Les prévisions pour 1997 portent ce taux à 11 %. La croissance du secteur global devrait se stabiliser à une moyenne de 5,6 % d'ici à l'an 2000.⁴³¹ "Les hydrocarbures demeureront longtemps encore un élément essentiel de l'économie nationale"⁴³². Un ambitieux programme d'exploration et d'investissement est en cours actuellement grâce notamment aux effets de la loi de 1986 sur les hydrocarbures et son amendement en 1991. Les objectifs visés par ce programme sont :

• l'intensification des travaux d'exploitation ;

• l'amélioration des taux de récupération dans les gisements déjà exploités ;

• le développement et l'exploitation des gisements de gaz découverts ;

• l'augmentation des capacités d'exportation de gaz.

Pour réaliser ces objectifs, SONATRACH prévoit d'ici l'an 2000, un investissement équivalent à 17 milliards de dollars dont 9 en devises, non compris les investissements devant être réalisés par ses filiales. La possibilité du partenariat, ouverte par la loi sur les hydrocarbures, a permis déjà la signature de 23 contrats avec 18 opérateurs étrangers différents.

Sur la période 1995-1996, 70 puits ont pu être forés. Les travaux concernant 33 d'entre eux ont été achevés à la fin de 1996 dont 11 par SONATRACH et 22 en association avec des partenaires étrangers.

Les exportations en volume devraient hausser, selon ce programme, de 46 % pour le pétrole brut, 75 % pour le gaz naturel (GN et GNL) et de 75 % pour le GPL. En taux moyen, la structure des exportations d'hydrocarbures devrait évoluer entre 1996 et l’an 2000 comme suit :

• GPL : 17 %

• GN : 10,46 %

• GNL : 9,15 %

• Pétrole brut : 7,38 %

• Condensât : - 0,17 %

• Produits raffinés : - 1,61 %

Comparé au secteur industriel dont les signes de reprise tardent à venir, tout porte à croire que les hydrocarbures vont connaître un très large développement dans l'avenir compte tenu de l'élargissement des réserves, l'amélioration des techniques d'extraction et l'ouverture sur le partenariat étranger.

Il semble cependant difficile d'affirmer que le secteur des hydrocarbures va

jouer un rôle de "moteur de la croissance". Un des effets de l'ajustement structurel est d'avoir justement stérilisé la rente pétrolière. Elle continuera certainement durant longtemps à fonctionner comme un stabilisateur des variables macro-économiques (budget de l'Etat, taux de change) et de faire face au service de la dette extérieure.