2.2 - Les effets sociaux de l'ajustement.

Les effets négatifs sur le plan social sont inévitables durant la phase de stabilisation et de l’ajustement. La contraction de la demande se traduit par un recul de l'emploi et du niveau de vie en général. Il s'agit d'un effet combiné de la hausse des prix, du blocage partiel des salaires nominaux, d'une hausse des prélèvements au titre de l'impôt et de la contraction de la couverture sociale, assurée habituellement par des subventions budgétaires.

Aux réformes initiées dès 1989 en Algérie, dominées par le gradualisme pour contenir leurs effets sociaux, se sont substituées, dès 1994, des politiques autrement moins accommodantes sur le plan social. Les effets du désengagement de l'Etat du soutien de la société, la rigueur salariale et la libération des prix conjuguée à une forte dépréciation du dinar ont été ressentis plus ou moins sévèrement selon les différentes couches de la société. Le tableau n° 65 donne une idée d'ensemble sur ces mesures et leurs effets.

Tableau n° 65 :Evolution de quelques indicateurs (1993-1996).
1993 1994 1995 1996 1997*
1. Masse salariale en % du PIB
dont :
n.c n.c 27,2 24,4
salaires de la Fonction Publique 10,5 10,3 9,5 9,1
2. Fonds de compensation en % du PIB 4,9 2,9 1,3 0,8 0,2
3. Taux de change DA/US$ en fin de période 24,1 42,9 52,2 56,2
4. Taux de chômage 23,2 24,4 28,1 28,3
* Chiffres prévisionnels.
Source :
1) Document du FMI, op. cité,
2) CNES : Rapport ,secondsemestre1996,
3) ECOTECHNICS, op. cité.

On peut noter, parmi ces effets, une importante perte de pouvoir d'achat et une hausse du taux de chômage due à l'accroissement de l’offre de travail et la compression des effectifs. Un certain nombre de mesures, dont le filet social, ont été prises par l'Etat pour contenir ces mêmes effets.