Chapitre 1 - La crise de l’hôpital actuel: la difficile transition d’une régulation par la croissance à une régulation par la gestion.

La crise économique de 1973 a marqué la fin d’une régulation de l’hôpital par le seul effet de la croissance exponentielle de ses dépenses. Le principe de tarification par le prix de journée qui pousse les directions hospitalières et les médecins hospitaliers à multiplier le nombre des journées d’hospitalisation afin de justifier des crédits budgétaires complémentaires, ne peut survivre à un plafonnement durable voire à une réduction générale et continue des dépenses publiques sur une longue période.

L’économie de rareté liée aux difficultés économiques, entraîne nécessairement des efforts de gestion, des restructurations et des redéploiements souvent douloureux au sein des établissements hospitaliers. Les modifications des modes de gestion ne peuvent porter exclusivement sur la gestion financière des établissements hospitaliers comme le préconise pour l’essentiel, la loi hospitalière de 1970. Les décideurs hospitaliers doivent aussi conduire des changements importants dans la gestion du personnel. Le personnel hospitalier est la ressource essentielle de l’hôpital. Pas seulement parce qu’il représente en moyenne près de 80 % des dépenses d’exploitation de l’hôpital mais aussi par son potentiel de changement qualitatif dans les modes de travail et de production. Une modification en profondeur de la gestion qualitative des ressources humaines s’avère inéluctable. Les obstacles à ce changement sont nombreux et la modification culturelle et identitaire des acteurs s’avère malaisée. Pourtant l’implantation d’un « art » entièrement nouveau dans la culture administrative de l’hôpital doit obtenir l’adhésion du personnel hospitalier dans son ensemble. La participation des acteurs ne pourra être acquise sans motivation préalable.