A - Définition et finalité.

Il est généralement attribué32 quatre finalités à la comptabilité analytique; celles-ci sont centrées sur l’hôpital lui-même :

  • une finalité interne (mieux gérer)

  • une finalité comparative (comment font les autres établissements)

  • une finalité “référentiel des coûts” (recherche des coûts de référence)

  • une finalité de négociation particulière (contestation par l’hôpital d’une décision de tutelle).

La Fédération hospitalière de France lors de propositions aux directeurs d’hôpitaux définit à l’intérieur de la compatibilité analytique, deux finalités stratégiques qu’elles souhaiterait voir réaliser :

  • l’une externe : la comptabilité analytique en tant qu’outil de planification et d’allocation des ressources pour la tutelle.

  • l’autre interne : la comptabilité analytique en tant qu’outil d’évaluation interne et éventuellement outil d’action. Cette dernière proposition est émise sous forme de souhait. Le conseil national de la comptabilité donne la définition suivante de la comptabilité analytique : “la comptabilité analytique est un mode de traitement des données dont les objectifs essentiels sont les suivants :

  • d’une part, connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l’entreprise en expliquant les résultats et en calculant le coût des produits.

  • d’autre part, établir des prévisions de charges et de produits courants (coûts préétablis et budget d’exploitation), en constater la réalisation et en expliquer les écarts”.

Les analyses par coûts sont multiples, et plusieurs types de coûts sont calculés :

  • coûts par fonction,

  • coûts par activité majeure,

  • coûts par produits (groupes homogènes de malades),

  • coûts par centre de responsabilité.

Mais aussi, coûts partiels et coûts complets, coûts variables et coûts fixes, coûts directs et indirects. Le système d’information hospitalier, avant l’introduction du PMSI ( projet de médicalisation du système d’information ) et de la nouvelle comptabilité analytique était très incomplet, car il n’intégrait que des unités d’oeuvre traditionnelles telles que le nombre de journées et de lits, le nombre d’actes, les taux d’occupation, la durée moyenne de séjour. Le champs d’action se limite alors à l’analyse en terme de moyens mis en oeuvre. Le nouveau système d’information intègre à côté des indicateurs classiques, des indicateurs plus élaborés tels que qu’une définition des actes par nature avec ponctuellement une définition de la charge de travail infirmier. La nouvelle comptabilité analytique permet de calculer des coûts par activités principales et par centres de responsabilité. Le problème majeur étant qu’actuellement peu d’hôpitaux disposent à la fois d’un PMSI et d’une comptabilité analytique, opérationnels. Des obstacles techniques et culturels apparaissent lors de son introduction.

La comptabilité analytique nouvelle est assez complexe à utiliser. Les nouvelles unités d’oeuvres sont plus représentatives que les unités d’oeuvres traditionnelles, mais sont plus difficiles à obtenir et le degré de leur fiabilité est encore peu élevé. Au niveau du personnel administratif, l’utilisation de la nouvelle comptabilité analytique suppose un niveau de connaissance comptable et de gestion que l’ensemble du personnel est loin de posséder. L’effort de formation dans ce domaine ne permet pas toujours d’obtenir des résultats à court terme.

Au niveau du personnel médical, il faut vaincre des résistances culturelles. Le traitement des données d’origine médicale, servant au calcul de comptabilité analytique, présente plusieurs difficultés. Outre que certains médecins sont encore réticents à détailler leur activité, la réalité clinique est souvent complexe et difficile à objectiver. Les critères retenus pour mesurer l’application d’une même pathologie, peuvent s’avérer différents d’un médecin à un autre ou d’un établissement à un autre.

Notes
32.

Elias COCA, la lettre d’informations hospitalières,No 6, juin 1991.