A - Le lien organisation-gestion à l’hôpital.

Un centre hospitalier est une structure complexe composée de sous-systèmes avec diverses catégories de personnel fonctionnant parfois de manière semi- autonome: médecins, universitaires, soignants, administratifs, personnels techniques et ouvriers.

MINTZBERG45 démontre que divers types d’organisations et de stratégies peuvent se côtoyer au sein d’une même entreprise ou du même établissement.

Dans un centre hospitalier, les administratifs évoluent dans un type d’organisation qui a chronologiquement beaucoup évolué et qui est en fait selon l’analyse de Mintzberg, un type hybride ou une sommation de diverses organisations types. Dans les années soixante, soixante-dix, l’hôpital public possède des caractéristiques de l’organisation appelée par Mintzberg, “organisation entrepreneuriale”. Le sommet hiérarchique est constitué par un directeur d’établissement possédant un contrôle direct sur la prise de décision en l’absence de ligne hiérarchique. Dans les années soixante-dix, la relation, sommet hiérarchique - centre opérationnel (les services soignants), a évolué en se rapprochant de celle existant dans une configuration mécaniste. La ligne hiérarchique se développe avec l’apport de spécialistes notamment en support logistique. Les hôpitaux publics s’efforcent de rationaliser leur organisation sous l’influence extérieure du Ministère de la Santé et de la DDASS et sous la pression de leurs propres administrateurs. Dans les années quatre-vingt et au début des années quatre vingt dix, nous pouvons observer au sein de l’hôpital public, l’émergence de quelques configurations divisionnalisées; et cela, souvent par réaction à la configuration mécaniste et à sa hiérarchie, et sous l’effet de complexification du système (évolution rapide des technologies et des thérapeutiques, accroissement du nombre des réformes). Mais ce processus de balkanisation aboutit rarement à des évolutions positives en terme d’organisation et de gestion. Les managers de la ligne hiérarchique ont tendance à concentrer leur pouvoir dans des unités distinctes, là où les unités sont elles-mêmes structurées sous la forme de configurations mécanistes. Si les conflits se développent exagérément, le risque est que l’organisation glisse vers une organisation politisée. La force des conflits devient telle que chaque acteur tire de son côté avec tous les risques d’explosion sociale que cela comporte.

Notes
45.

MINTZBERG Henry : “Le management - Voyage au centre des organisations”, les éditions d’organisation - 1990,Paris.