A - La gestion ou l’évaluation à l’hôpital est d’abord quantitative et financière.

Le PMSI (projet médical des systèmes d’information), le plus évolué et le plus utilisé des systèmes d’information hospitalier est axé sur un objectif principal: la recherche et l’analyse des coûts. Les systèmes d’information hospitaliers n’intègrent des données que sur l’offre de soin en négligeant des aspects comme la demande de soins, l’étude des résultats et le degré de satisfaction des patients à l’issue de leur séjour.

D’autres outils seraient nécessaires pour appréhender qualitativement la collectivité hospitalière toute entière. L’outil PMSI est incomplet. Cet outil n’est pas prévisionnel et utilisable par les acteurs pour appréhender la qualité des soins. Exclusivement axé sur les coûts, il n’est pas adapté à une analyse médicalisée autre qu’un recensement d’actes, ni adapté à une utilisation au niveau de l’organisation. Les autres analyses utilisées ponctuellement dans le domaine de la santé et de l’hospitalier, sont le plus souvent des modèles plus ou moins sophistiqués en terme de coûts. Nous pouvons citer quatre exemples:

  • l’analyse coût-efficacité où les résultats sont exprimés en termes réels et non exclusivement monétaires.

  • l’analyse coût-utilité où il s’agit de faire un choix rationnel entre plusieurs programmes.

  • l’analyse coût-avantage où se pose la question du choix entre différentes alternatives.

  • les études de minimisation des coûts qui cherchent à mettre en évidence une solution dont les coûts sont moindres.

La loi hospitalière de 1970 favorise un fonctionnement de l’hôpital public et un système de gestion où ni le malade ni le personnel ne se trouve au centre du système. Le malade n’est pas encore perçu comme le point central du fonctionnement hospitalier. Ce dernier est dénué de toute globalité et n’intègre pas comme prioritaire la notion d’amélioration de la qualité du soin liée à la modification du système de gestion. De plus, la vision de l’hôpital est très hospitalocentrée. L’hôpital public éprouve des difficultés à s’ouvrir sur l’extérieur. Le système de contrôle et de tutelle de la DDASS sur l’hôpital public encore très rigide agit souvent comme un accélérateur à la tendance de fonctionnement rigide et bureaucratique de l’hôpital.