Chapitre 1 - Les conditions préalables à une réforme de la GRH sont en partie réunies.

Le paysage hospitalier est inéluctablement appelé à changer au cours des prochaines années. Cette affirmation s’appuie sur un premier constat financier: les déficits sociaux ont atteint une ampleur sans précédent, 54 milliards pour l’année 1994. La sécurité sociale, principal organisme de financement de l’hôpital public, est en cessation de paiement virtuel quotidien depuis l’amplification de la crise économique. Même si la part de l’hôpital dans la consommation médicale est en décroissance en valeur relative, globalement, l’ensemble de l’hospitalisation française représente quelques 250 milliards de francs de budget par an, dont 220 pour les hôpitaux publics, et près de 26 pour les établissements privés hospitaliers. Si l’hôpital n’est qu’une partie du système de soins, il en est cependant la composante essentielle. L’adaptation de l’offre de soins à la demande et aux besoins objectifs en matière de santé devient inéluctable. Les acteurs hospitaliers cachent de moins en moins leurs inquiétudes et leur impatience à voir se mettre en place un véritable changement de l’organisation et du système de gestion à l’hôpital. La santé est devenue un enjeu politique majeur. Repoussée depuis deux, voire trois septennats, cette nécessaire adaptation offre-demande, ne pourra souffrir d’une résolution plus tardive. Il s’agit en premier lieu d’un problème de choix et de politique publics. L’Etat et le Ministère de la santé ont à trouver rapidement des nouveaux processus de régulation du système de soin et du modèle hospitalier qui permettent de réduire la crise de l’hôpital et la crise du personnel hospitalier. La loi hospitalière de 1991 puis la réforme hospitalière par ordonnance de 1996 fournissent un cadre juridique propice à l’élaboration de ce nouveau système hospitalier.