A - Un nouveau modèle d’hôpital public dont les principaux processus de régulation sont les outils de GRH.

1 - Un nouveau modèle pour l’hospitalier.

Jusqu’au début des années soixante-dix, avant le début de la crise économique, la modernisation de l’hôpital a été rendue possible par la croissance. La croissance continue était l’outil adaptatif majeur qui ne rendait pas indispensable une réflexion sur les structures et leurs évolutions. La situation économique n’exigeait pas le redéploiement des moyens. Une situation d’abondance n’engendre pas le développement de la gestion, mais favorise la rigidité structurelle.

Depuis l’après-guerre jusqu’au début des années soixante-dix, l’hôpital est inscrit dans les priorités de la planification française. Pendant toute cette période, il y a eu croissance sans développement. Quantitativement, l’évolution est importante, des hôpitaux ont été construits et rénovés, le personnel hospitalier a connu une courbe de croissance asymptotique, mais qualitativement, l’hôpital est resté figé. Lorsque la crise économique est devenue endémique, les premiers essais de régulation ont tout naturellement été quantitatifs et financiers. L’objectif prioritaire devenait la maîtrise des dépenses de santé. Le tout quantitatif et financier pendant les années quatre-vingt est devenu facteur d’inadaptabilité. L’obstination des pouvoirs publics à percevoir les outils de régulation du modèle hospitalier comme strictement quantitatifs n’a fait que renforcer la crise de l’hôpital.

Dans les dix ans qui viennent, l’évolution du modèle hospitalier devrait suivre deux voies parallèles et se structurer autour de deux scénarios principaux :

  • En ce qui concerne l’hôpital public, nous aurons d’un côté les grands hôpitaux régionaux et universitaires qui verront se renforcer leurs plateaux techniques avec des équipes médicales toujours plus spécialisées et performantes. Ces institutions constitueront des points de référence pour le progrès médical et thérapeutique. Les pathologies « banales » et légères seront peu à peu transférées vers d’autres établissements.

  • Parallèlement, un grand nombre d’établissements hospitaliers généraux de taille moyenne, auront progressivement des difficultés croissantes pour gérer leur effectif, compte tenu de leur financement.

Cette évolution ne se limite pas au secteur public. Bon nombre de cliniques privées de moyenne importance auront des difficultés analogues. Dans le secteur privé, nous aurons simultanément l’émergence d’un secteur privé dynamique, évoluant dans un environnement concurrentiel, avec à sa disposition du matériel biomédical, et des équipes soignantes tout aussi compétitives que celles des établissements hospitaliers régionaux et universitaires. Le second secteur peu compétitif devra effectuer une mutation avec un souci de recherche de complémentarité, s’il veut survivre : complémentarité des activités, des spécialités et des plateaux techniques.