Les quatre points précédents avaient pour objectif de souligner l'importance de l'individu (qu'il soit offreur ou demandeur) dans l'activité de conseil et son influence sur les conditions de l'échange (ou de la transaction), de la production (de la solution individualisée) et de l'usage (processus d'utilisation).
Plus précisément, la notion de singularité nous a permis de rentrer dans une logique où ce sont des autonomies qui fonctionnent et qui caractérisent l'activité de conseil. Chacun a son identité propre, liée à son histoire, à sa spécificité, à ses qualités personnelles, relationnelles. Mais cette identité ou cette singularité va s'enrichir des relations entre acteurs : les activités de conseil nous invitent alors à prendre en compte des situations sociales concrètes où des individus (sujets) interprètent et communiquent entre eux.
Dès lors, il semble délicat de raisonner sur des phénomènes de l'acteur représentatif car il n'existe pas. Au contraire, il faut tenir compte de la multiplicité des sujets cognitifs332 (la multiplicité d'acteurs interprétatifs) qui est exclue de la plupart des schémas de pensée "classiques" sur l'entreprise. Ainsi, alors que l'autonomie cognitive des acteurs (leur singularité c'est-à-dire que chaque acteur détient en propre sa part de la connaissance nécessaire à l'action) s'avère incontournable, la coordination ne peut plus être considérée comme l'allocation et le contrôle des ressources.
Nous désignons par "cognition" le processus d'acquisition ou de création d'une connaissance.