Section 3 - Le fonctionnement du marché du conseil

Le marché du conseil (constitué d'offreurs et de demandeurs) n'est pas régulé par un ordre (comme les experts comptables par exemple)367 et pourtant, la première partie l'a mis en évidence, il y a émergence d'un ordre collectif stable à partir d'une population composée de prestataires, de clients et d'autres acteurs indirectement reliés au conseil, lesquels interagissent de manière variable et imprécise. On pourrait être tenté de dire qu'il y a effectivement un désordre apparent sur le marché : les clients ne perçoivent pas vraiment l'utilité d'un recours à un consultant ; quand elle est perçue des difficultés apparaissent pour choisir le bon prestataire ; de même le fait que la prestation n'existe pas ex ante mais émerge dans la relation de service, implique que les actions, informations, etc., de tous sont, au départ, quelque peu embrouillées ou diffuses. Mais finalement, de ce désordre apparent émerge un ordre, les actions se coordonnent : le client s'oriente vers un prestataire et au travers de la relation de service, une prestation spécifique va émerger.

Ce qui nous intéresse est de rendre compte du fonctionnement du marché du conseil dont le comportement (stabilité, évolution, modification) résulte de l'interaction de nombreux individus. Dès lors, c'est la question de l'auto-organisation qui nous préoccupe étant entendu qu'il s'agit de mettre l'accent sur les répercussions sociales non intentionnelles des actions humaines intentionnelles.

Dans un premier point, nous montrerons comment le concept d'auto-organisation peut constituer une grille de lecture pertinente et permet de considérer le marché du conseil comme un système en auto-organisation. Nous verrons donc que l'existence et le développement d'un système du type marché du conseil relève du principe d'auto-organisation. Ensuite dans un second point, nous apporterons notre éclairage sur le fonctionnement du marché du conseil en présentant les conditions de son fonctionnement.

Notes
367.

Rien n'oblige les clients à recourir à des cabinets de conseil, il n'y a aucune obligation légale ou fiscale à la différence du commissariat aux comptes -audit- ou de certaines prestations juridiques.