Conclusion Section 3

Pour conclure cette troisième section, on peut dire que le concept d'auto-organisation nous a aidé à mieux comprendre le fonctionnement du marché du conseil, dans la mesure où il nous invitait à questionner les interactions micro-économiques moteur de l'évolution générale du marché du conseil. Autrement dit, avec ce concept, l'organisation du marché est produite de l'intérieur du système par les interactions, elle est faite par les acteurs eux-mêmes, elle résulte de la variété micro-économique. La cohérence d'ensemble va donc dépendre des interactions entre les agents et surtout des "outils de gestion des relations" développés. Dès lors, cette vision en termes d'auto-organisation permet de percer le mystère du marché du conseil, apparemment désordonné (problème de transparence, d'indétermination du "produit", de différé d'évaluation, donc des problèmes de mise en contact offre-demande et des incertitudes quant au résultat de la production en commun), mais finalement assez bien ordonné (donc marché auto-organisateur).

Pour terminer, on peut rajouter que l'évolution du marché ne s'impose pas (non déterminée), car on est dans le domaine du vivant, du social, du singulier (et non dans celui de la certitude). Elle est au contraire fonction des influences de chacun sur les représentations des autres, autrement dit elle est fonction des signaux envoyés par les cabinets (les choix stratégiques), des savoirs diffusés, des clients rencontrés, des réseaux activés, des "structures-relais" construites... La structuration du marché du conseil émerge au fil du temps. Sa dynamique est à rechercher dans son fonctionnement courant, c'est-à-dire dans les mécanismes d'ajustement de l'offre et de la demande et dans les mécanismes qui facilitent la production en commun. Donc l'évolution se fait par l'action continue. Mais comme l'action suppose la décision, qui elle-même relève de schémas de représentation spécifiques, l'évolution du marché est par conséquent influencée par les représentations des acteurs. Ainsi, les représentations contribuent à construire le changement.