1.3.3. Distinction géographique

Les dialectes arabes - qu’ils soient de nomades ou de sédentaires - sont quotidiennement parlés dans les différents pays du Monde Arabe (figure 3 ci-dessus). Les dialectes maghrébins sont les langues des différents pays d’Afrique du Nord. Les dialectes ’centraux’ de ce groupe sont ceux du Maroc, d’Algérie et de Tunisie. Mais ce groupe intègre aussi le parler arabe de Mauritanie (i.e. message URL Hdot.gifassaniya) et les parlers libyens, dont certaines caractéristiques nous autorisent à les distinguer de l’ensemble des parlers centraux.
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Figure 3. Géographie dialectale du Monde Arabophone

Tous les dialectes arabes présentent des traits qui les rapprochent, surtout en ce qui concerne la phonologie et la morphologie. Bien qu’il y ait intercompréhension entre les parlers appartenant à la même zone géographique, il n’existe pas d’entité linguistique appelée ’arabe maghrébin’. Il n’existe pas non plus ’d’arabe oriental’ bien que les membres de ce dernier groupe se différencient assez nettement des dialectes maghrébins, essentiellement sous les angles de la phonologie, de la morphologie et du lexique.

De manière générale, il est possible de distinguer cinq zones dialectales

principales :

  1. les dialectes de la Péninsule Arabique,

  2. les dialectes Syro-Libanais,

  3. les dialectes Mésopotamiens,

  4. les dialectes Egyptiens,

  5. les dialectes Maghrébins.

Dans les sections suivantes, nous présenterons les traits caractéristiques à chacune de ces aires linguistiques en mentionnant à chaque fois les études existantes. Comme nous le verrons plus avant, certains points d’enquête semblent jouir d’un plus grand intérêt aux yeux des dialectologues arabisants si l’on ne prend en compte que le nombre d’études qui leur sont consacrées (voir par exemple, les multiples analyses du parler du Caire et l’absence de données récentes sur les parlers de la Péninsule Arabique). Cet état de choses transparaît nécessairement dans notre état de l’art mais présente l’avantage de nous éclairer sur les ’manques’ actuels de la discipline.