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āz et du Golfe, mais ces derniers résultent probablement de vagues de migrations ultérieures. Ingham (1982) distingue dans cette zone quatre groupes dialectaux :
], par l’affrication – souvent conditionnée par la présence de voyelles antérieures - des plosives palatale et uvulaire : /k/ et /q/ réalisées respectivement [t
] ou [ts] et [d
] ou [dz] ; par la prononciation palatalisée de la fricative post-alvéolaire /
/ > [j] ; par un effet des consonnes d’arrière sur la structure syllabique des mots (i.e. Gahawa syndrom
11) ; par la présence – dans les mots étrangers – de l’occlusive bilabiale sourde /p/ (e ;g. [pju:n] du portugais ’gamin’). Ces parlers présentent, par ailleurs, des systèmes vocaliques ‘complexes’ comportant trois voyelles brèves /i u a/ et cinq voyelles longues /i: u: a: e: o:/, les deux derniers vocoïdes correspondant aux diphtongues /aj aw/ de l’arabe classique (Johnstone, 1963 ; Lehn, 1967).
anazi (du Koweït, de Bahrein (parler des sunnites) et des autres pays du Golfe) aux parlers Šammar (incluant certains parlers bédouins d’Irak), ainsi qu’aux parlers bédouins Syro-Mésopotamiens (parlers de bédouins du Nord d’Israël et de la Jordanie).
] dans le parler de Mutair (Est de la péninsule). Il définit par ailleurs le parler de Dhafir (Nord-Est) comme la forme linguistique prototypique de ce groupe dialectal (Ingham, 1982). Le parler de El-Murra (Sud-Est de la péninsule), en revanche, bien qu’étant de type ’Nejd central’ présente certaines caractéristiques (phonétiques, mais surtout morphologiques) acquises principalement au contact des parlers du Sud (i.e. réalisations non-affriquées des occlusives vélaire /k/ et uvulaire /q/) (Ingham, 1986).
] ; de /q/ à [
] et de /
/ à [j]. Ce dernier critère (i.e. passage de /
/ à [j]) constitue, selon Johnstone (1965) le trait discriminant le plus important pour la classification des parlers de cette région (Abdulaziz, 1990 ; Al-Sweel, 1990).
/, par un maintien du ’qaf’ uvulaire (i.e /q/), et par l’absence de fricatives interdentales remplacées par des occlusives. De ce point de vue, il s’agit plus particulièrement de parlers de type ’fusionnels’ ayant, au cours de leur évolution, confondu les phonèmes /
/ et /d
/ en /d
/.
izz’) pour établir la classification des parlers de cette région. Ce trait concerne la marque de la première et seconde personnes du singulier, marquée par le suffixe [-t] en yéménite au lieu de [-k] dans tous les autres parlers arabes (e.g. [qultu] vs. [qulku] ’j’ai dit’ et [qult] vs. [qulk] ’tu as dit’). Notons que cette caractéristique se retrouve dans les langues sud-arabiques (i.e. Mahri et Soqotri) ainsi que dans les langues éthiopiennes, ce qui autorise les auteurs à attribuer cette spécificité aux contacts linguistiques existant dans cette région.
]13 de l’ancienne occlusive uvulaire /q/ généralement attribuée à l’influence de l’Himyaritique qui couvrait anciennement la région. Dans les parlers de ce type il n’existe pas de réalisation [g] pour /q/ et le phonème classique /
/ était prononcé [
]. Néanmoins, cette dernière réalisation n’est plus attestée aujourd’hui que chez les locuteurs âgés et tend à disparaître au profit d’une réalisation classique (i.e. /q/) (Vanhove, 1995a). Enfin, Bahrein constitue selon Blanc une aire de ’major communal differenciation’ (in Holes, 1987:16). La population se divise en deux groupes : d’une part, les ’arabes sunnites’ descendants des envahisseurs bédouins du 18e siècle; d’autre part, les ’Bahreini shiites’ d’origine sédentaire. Le parler des premiers atteste les caractéristiques phonétiques suivantes : /q/ > [g] ; /k/ > [
] /_voyelle antérieure, /
/ = [
] et on note la conservation des fricatives interdentales. De manière générale, les parlers des ’shiites’ (linguistiquement proches des parlers de l’Est de la Péninsule Arabique) s’opposent aux parlers des ’sunnites’ par un traitement différencié des fricatives interdentales soit : /
/ > [f] ; /
/ > [d] et /
/ > [d
], par des réalisations du ’jim’14 particulières, par le passage de /q/ à [k
] et de /
/ à [j]. Il convient cependant de noter que l’on assiste actuellement à la disparition progressive des relations existant entre les catégories sociales et religieuses et certains traits phonétiques. En effet, on observe que parallèlement au développement d’environnements religieux mixtes au sein desquels évoluent des locuteurs appartenant aux deux groupes dialectaux, les parlers Bahreini contemporains tendent à évoluer vers des formes religieusement neutres (Holes, 1983, 1984 et 1986 ).
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āzi) : ils comprennent les parlers de nomades du
i
āz (i.e. littoral de la Mer Rouge et du Golfe d’Aqaba) et de Tihāmah (i.e. Nord Yémen) ainsi que les parlers de sédentaires des grands centres urbains comme la Mecque et Médine. Cet ensemble reste encore assez mal connu.
] et [k
] correspondant respectivement aux segments classiques /t
/ et /q/.
/ à /
/ (i.e. réalisation fricative de l’occlusive dentale pharyngalisée menant à la convergence des phonèmes classiques /d
/ et /
/).
;
;
/ se sont maintenus dans tous les parlers de nomades de la Péninsule et, de part le caractère prestigieux dont ils bénéficient dans cette zone, dans la plupart des dialectes de sédentaires (Jastrow, 1980). Elles n’ont finalement disparu qu’en quatre points du domaine - où elles ont fusionné avec les dentales correspondantes - à Djeddah, Hoddeida, Aden et la Mecque. Ce dernier parler est, au niveau morpho-phonologique, un parler de type ’mixte’, composé d’une part, de traits citadins (i.e. absence des interdentales sauf dans les emprunts à l’arabe littéraire où l’on rencontre une réalisation sibilante de l’interdentale emphatique (i.e. [z
] pour /
/) ; d’autre part de caractéristiques bédouines (i.e. réalisation sonore du ’qaf’). Cet état ’composite’ est le reflet typologique d’une situation de recouvrement d’un parler de type citadin par un parler de type nomade (Schreiber, 1970 et Ingham, 1971).
/ connaît trois réalisations [
], [d
] ou [d
] librement distribuées. On note par ailleurs un domaine de pharyngalisation contextuelle assez large en environnement postérieur (i.e. au contact de [
], [
] et [g]) qui semble toucher la plupart des segments consonantiques. Ce trait se retrouve dans la plupart des parlers jordaniens — comme par exemple celui des ’Bduul’ (Bani-Yasin & Owen, 1984) — et dans l’ensemble des parlers arabes d’Israël (Rosenhouse, 1981, 1983, 1984a et 1984b) où l’on doit, par ailleurs, souligner l’influence de l’hébreu à tous les niveaux de la langue (Henkin, 1995). La classification des parlers jordaniens établie par Cleveland (1963) et reprise par Palva (1969, 1976, 1984 et 1993) fait état d’une situation linguistique intéressante où coexistent quatre sous-groupes dialectaux s’influençant les uns les autres.
u:l
’ des citadins. Cet indice peut être considéré comme un indice morpho-lexical pertinent pour la discrimination des parlers jordaniens.
afar] (respectivement ’écrire’ et ’creuser’) donnent à l’inaccompli [jaktib] et [j
afir], cette dernière forme résultant de [ja
afir] (cf. Bani-Yasin, (1984) ; Laria, (1995) ; Palva, (1976)).Bien qu’aucune frontière géographique n’ait été scientifiquement établie pour délimiter la région du Nejd, elle correspond, selon Abdulaziz (1990:71), à « the middle region of the desert part of Arabia constituting today’s Saudi Arabia. [...]. This term is usually (locally) used to refer to the area from the Yemen in the South to the borders of Jordan in the North, and from the Ahsa oasis in the East to the mountains of Hidjaz and plains of Assir in the West”.
] , fricative uvulaire voisée, correspond à la lettre arabe «ghaïn».
/ qui, sujette à de nombreuses réalisations phonétiques, constitue pour la dialectologie traditionnelle un macro-discriminant pertinent au même titre que le ’qaf’ (i.e. /q/) ou le traitement des fricatives interdentales /
;
;
/.Ce phénomène est également attesté dans le parler des bédouins d’Israël (Rosenhouse, 1983).