1.3.3.5. Les dialectes Maghrébins

La région occidentale du domaine arabophone constitue une zone linguistique complexe. Cette complexité est essentiellement due aux processus d’arabisation qui, dans toutes les régions du Maghreb, s’est déroulée en deux phases bien distinctes interrompues par une période de plusieurs siècles, et ayant conduit à l’appropriation de la langue arabe par des populations autochtones d’origine berbérophone.

Lors des premières invasions de l’Afrique du Nord (i.e. seconde moitié du 7e siècle), les garnisons arabes se sont, de manière générale, installées dans les centres urbains déjà existants. Ceci a contribué au développement de formes vernaculaires de type ’sédentaire’, dont les parlers arabes des Juifs du Maghreb constituent de bons exemples (M. Cohen, 1912). Au cours de cette première période, seules les zones urbaines furent arabisées, les zones rurales, à grande majorité berbérophone, ne l’étant qu’au cours de la seconde période d’invasions au 10e et 11e siècle de l’ère chrétienne.

Lors de cette seconde phase d’arabisation, le domaine arabe s’étend sur une grande partie du territoire, et touche aussi bien les populations sédentaires rurales que les groupements humains nomades du Désert. Les formes linguistiques alors développées sont de type ’nomades’. La littérature fait référence à ces deux périodes d’arabisation, ayant mené à l’émergence de deux types de parlers différents (i.e. parlers de sédentaires vs parlers de bédouins), en désignant les parlers de la première période comme ’pré-hilaliens’ et ceux de la seconde comme ’hilaliens23.

Tous les parlers ’pré-hilaliens’ sont des dialectes de sédentaires. Ils sont parlés dans les villes du Maghreb et dans certaines zones périphériques proches de celles-ci qui ont connues une arabisation ’précoce’ (i.e. 7e siècle). Sur ce domaine, on trouve selon Cantineau (1937) trois types de parlers : celui des sédentaires, celui des nomades ’A’ (aujourd’hui saturés d’apports sédentaires et ne présentant que peu (voire plus) de différences avec les représentants du premier groupe) et celui des nomades ’E’ de Tunisie (cf. parler d’El-Hâmma de Gabès) De manière plus précise, on distingue généralement :

  1. Les parlers ’pré-hilaliens’ de l’Est : ils englobent les parlers de Libye, de Tunisie de l’Est algérien. Ph. Marçais (1977) distingue les parlers ’pré-hilaliens’ de villageois (où /q/ passe [k] comme dans l’Est algérien dans la région de la Kabylie orientale) et les parlers ’pré-hilaliens’ de citadins (comme ceux des juifs d’Alger par exemple).
    Les dialectes libyens côtiers sont aujourd’hui assez bien connus, Owens (1983-87 et 1993). Au niveau des indices macrodiscriminants chers à la dialectologie traditionnelle que sont la réalisation des interdentales et de la plosive uvulaire /q/, les parlers de Miurata, Tripoli, Garabulli et Sebha attestent autant de réalisations occlusives (i.e. [t ; d ; d message URL exposant.gif]) pour les anciens phonèmes classiques / message URL theta.gif ;  message URL delta.gif ;  message URL delta.gif message URL exposant.gif /. En revanche, ceux de Benghazi, Tobruk, Kufra et Sorman les ont conservées. Entre ces deux zones, à Zawia, on trouve une zone intermédiaire où le traitement des fricatives interdentales est fluctuant.
    • La Libye :
      Cesaro (1939) s’est intéressé plus particulièrement à la description du parler de la capitale (i.e. Tripoli) qu’il définit comme n’étant pas (ou plus) un parler de sédentaires (car le seul trait non-nomade qu’il atteste est la perte des interdentales, confondues avec les occlusives dentales). En effet, à côté de la disparition des consonnes [ message URL theta.gif ; message URL delta.gif ; message URL delta.gif message URL exposant.gif] remplacées par les occlusives correspondantes, on atteste de manière générale, et à l’exception de quelques emprunts à l’arabe classique, une prononciation sonore du ’qaf’. Contrairement aux parlers de l’Est algérien, tous les parlers libyens connaissent une forte imala touchant les /-a:#/ en position finale accentuée (i.e. /-a:#/ > [-e:#]) alors que toutes les autres voyelles ouvertes situées en position finale non-accentuée (comme dans les suffixes /-ha:/ et/ou /-na:/) sont sujettes à une imala moyenne (i.e. /-a:#/ > [- message URL ae.gif:#]).
    • La Tunisie
      Nous devons les premières études dialectologiques menées en Tunisie à W. Marçais (1925). Ses ’Textes Arabes de Takrôuna’ constituent le premier document d’arabe tunisien rural et ont permis l’introduction de la notion de ’parler villageois’24 pour tout le domaine Nord-Africain. En Tunisie toujours, les travaux de D. Cohen (1964, 1970 et 1975) ont permis de mettre en valeur les traits caractéristiques des parlers de deux communautés tunisiennes d’obédience religieuse différente (i.e. parlers des juifs vs. parler des musulmans de Tunis).
      Le même type d’analyse contrastive a été effectué par Saada (1963-66) sur le parler arabe de l’île de Djerba qui abrite la plus grosse communauté juive du pays : il en ressort que dans tous les parlers juifs (à l’exception de ceux de Baghdad et d’Arabie), les fricatives interdentales ont disparu alors que dans les parlers musulmans elles sont, de manière générale, toujours maintenues, la seule exception à cette règle concerne la ville de Mahdia, qui, comme la plupart des parlers des villes tunisiennes a donné lieu à des études linguistiques : (Attia, (1969) sur le parler de Mahdia ; Baccouche, (1969) sur celui de Jammal ; Boris, (1951) sur les parlers du Sud tunisien (région de Nefzaoua) ; Cohen, (1970) compare les deux parlers arabes de Tunis (juif et musulman) ; Saada, (1981) étudie le parler de Tozeur et Talmoudi, (1980) propose une analyse du parler de Souss.

    • L’Algérie
      Un certain nombre de parlers ’pré-hilaliens’ existent dans l’Est algérien. Cette zone constitue une enclave arabophone en territoire majoritairement berbérophone (i.e. Kabylie). Ceci autorise Cantineau (1938) à définir les parlers arabes de cette région comme étant des ’parlers de transition’ en ce sens qu’ils cohabitent, sur ce territoire, avec un grand nombre de parlers berbères occupant plus de la moitié de la zone.
      Dans le département de Constantine, les parlers de sédentaires constituent une grande masse, ils se caractérisent par la conservation du ’qaf’ uvulaire sourd, par l’absence d’interdentales et par l’altération non-conditionnée des consonnes /t/ et /k/ qui connaissent, dans cette zone, plusieurs phénomènes d’affrication et/ou de spirantisation (i.e. /t/ > [ts] [t message URL integrale.gif] [th] et /k/ > [kj] [t message URL integrale.gif] [ç]). A Constantine même, Aït-Ouméziane (1980-1981) souligne la valeur phonologique du segment /z message URL exposant.gif/ qui s’oppose dans plusieurs paires à /z/ (e.g. [z message URL e.gifbla] ’bouse’ vs [z message URL exposant.gifabla] ’gaffe, bévue’ ; [ message URL chi.gifazz] ’il s’est moqué’ vs [ message URL chi.gifaz message URL exposant.gifz message URL exposant.gif] ’mousse’).
      L’analyse des parlers situés plus au Nord (comme celui de Djijelli, par exemple) permet, selon Ph. Marçais (1956), de voir comment l’arabe s’est implanté dans la région Kabyle. La première chose qu’il remarque est que, dans cette région de l’Algérie, l’arabisation est moins ’complète’ qu’ailleurs. Il observe et souligne certains traits clairement dus au substrat berbère, comme, au niveau phonétique, l’amuïssement des consonnes (i.e. spirantisation du /b/ > [] ; palatalisation du /g/ > [g message URL j.gif] et altération du /l/ > [j]), et au niveau morphophonologique l’emploi du préfixe berbère /-d/ en tête du prédicat d’une phrase nominale. De la même manière, ce parler n’atteste pas d’interdentales - inexistantes en berbère – où elles sont passées aux occlusives correspondantes. Notons toutefois que l’affriquée [ts] représente à la fois / message URL theta.gif/ et /t/, sauf dans les vocables empruntés (au classique et/ou aux langues étrangères) où les locuteurs préfèrent la variante conditionnée [t].
  2. Les parlers ’pré-hilaliens’ de l’Ouest : regroupant les parlers de l’Ouest algérien et du Maroc qui se caractérisent de manière très générale par un système vocalique bref binaire et par le développement d’une nouvelle forme pour l’expression de l’indéfini basée sur le numéral classique [wa: message URL h.gif message URL e.gifd] ’un’ combiné avec l’article défini [al] ’le/la’, soit par exemple [wa: message URL h.gif message URL e.gifd-d message URL e.gifrri]25 ’un enfant’ (dialecte marocain).
Dans son étude sur les parlers arabes du département d’Oran, Cantineau (1940) oppose les parlers de nomades (les moins importants dans cette zone) aux parlers de sédentaires des grands centres urbains (comme Tlemcen et Mostaganem) et aux parlers de montagnards de la région des Traras et de Msirda située au Nord de Tlemcen. Bien que le groupe S1 représenté à Mostaganem soit aujourd’hui en voie de disparition, on trouve quelques locuteurs âgés présentant encore une réalisation classique du « qaf », mais de manière générale celle-ci disparaît partout au profit de la variante sonore [g]. Les fricatives / message URL theta.gif message URL delta.gif message URL delta.gif message URL exposant.gif / ne sont pas attestées.

A Tlemcen, (groupe S1’), on retrouve la prononciation glottale du « qaf », qui bien que fréquente dans les parlers moyen-orientaux, n’existe plus au Maghreb qu’à Tlemcen (en Algérie) et à Fès (au Maroc) chez certains locuteurs âgés ou dans le parlers des juifs et des femmes, ces locuteurs présentent aussi une réalisation affriquée de la dentale /t/ > [ts] (Marçais, 1902).

Les parlers de montagnards sont comparables sur certains points au parler des juifs d’Oran et se caractérisent par le déplacement vers l’avant du point d’articulation des occlusives palato-vélaires (i.e. /q/ > [k message URL apostrophe.gif]; /k/ > [k message URL j.gif] ; [t message URL integrale.gif] ou [ç]). En réalité ces parlers sont des parlers de citadins fortement influencés par les parlers de nomades environnants qui eux, appartiennent au groupe des parlers ’hilaliens’ et peuvent à leur tour être subdivisés en quatre sous-groupes sur la base de critères géo-historiques. On distingue ainsi :
  1. Les parlers ’hilaliens’ des ’Sulaym’ de l’Est : avec parlers du Sud Tunisien et du désert libyen (non encore décrits).
    Le parler d’El-Hâmma de Gabès constitue un exemple prototypique de ce groupe. Il est parlé dans un milieu sédentaire extrêmement bédouinisé et présente outre des caractéristiques typiquement bédouines (maintien des interdentales et prononciation sonore du ’qaf’) certains archaïsmes intéressants comme, par exemple, la conservation de la voix passive des verbes (W. Marçais & Farès, 1931, 1932 et 1933).

  2. Les parlers ’hilaliens’ de l’Est : regroupant les dialectes du Centre tunisien et de l’Est algérien.
    D’après Cantineau (1938), ces parlers ont aujourd’hui disparu ’vidés de leur substance originale’ par les apports constants des parlers de sédentaires environnants comme ceux de Constantine, Djijelli, et Dellys.

  3. Les parlers ’hilaliens’ du Centre : avec les parlers algériens du Centre et ceux du Sud.Cantineau (1941) distingue les parlers des nomades sahariens où l’on note le passage de /q/ à [ message URL Y.gif], le maintien des anciennes diphtongues classiques et l’imala du /a:/ en position finale. Ce type de parler est étendu sur un domaine considérable, c’est en fait l’unique forme dialectale employée sur tout le territoire saharien. Les seules exceptions étaient, à l’époque, les parlers des Oasis, notamment celles de Tolga, Biskra, Sidi-Okba, Mghaïer, Jama et Touggourt, qui présentaient bien plus de points communs avec les parlers du Sud tunisiens (comme celui d’El-Hâmma de Gabès).
    Ceci peut s’expliquer par le fait qu’autrefois, les nomades du Sud tunisiens et de l’Erg oriental se déplaçaient davantage vers l’Ouest. L’arabisation de ces Oasis devrait donc leur être attribuée.
  4. Les parlers ’hilaliens’ des ’Ma message URL alif.gifqil’ : regroupant les parlers de l’Ouest du Maroc, de l’Algérie, ainsi que le dialecte arabe de Mauritanie.
    Selon Colin (1975), on les trouve au Maroc sur les plaines de l’atlantique (aux alentours de Casablanca et Marrakech), sur celles d’Arzila (à Mogador), autour du bassin de la Moulouya, et sur les plateaux du Maroc oriental et de la région du Sahara marocain. Ils sont encore assez mal connus, à l’exception, peut-être, du parler des Dukkala du Nord, qui correspond - dans presque tous ses détails - à celui des Ulad Brahim de Saada (Oranie) dont W. Marçais (1908) a donné une monographie. Ceux qui ont aujourd’hui le plus de chances d’avoir conservé leur caractéristiques originales sont, sans doute, ceux des tribus des steppes sahariennes de l’Est du pays qui vivent à l’écart de tout contact linguistique, comme, par exemple, le parler de Skura étudié par Aguade & Elyacoubi (1990).
De manière générale, l’ensemble de ces parlers attestent une réalisation sonore pour l’ancienne plosive uvulaire /q/ > [g] et présente un cas original de perte des interdentales que Colin considère comme particulier à ces parlers. La plupart des consonnes sont pharyngalisées en contexte d’arrière [m message URL exposant.gif f message URL exposant.gif z message URL exposant.gif l message URL exposant.gif r message URL exposant.gif] et les phonèmes / message URL integrale.gif/ et / message URL z.gif/ ne connaissent pas d’affrication. Il y a cinq segments vocaliques : trois longs [a: i: u:] et deux brefs [u message URL e.gif].
On retrouve la plupart de ces traits dans l’Ouest algérien à Saoura qui constitue un bon exemple de ’parler de transition’ puisque Grand-Henry (1979) le définit comme un parler bédouin de type ’marocain-algérien’. Parmi ces caractéristiques, on retrouve [g] pour /q/ avec toutefois quelques occurences de [q] qui peuvent être relevées dans les emprunts à l’arabe classique. La fricative postalévolaire / message URL z.gif/ ne présente pas de traces d’affrication, et du point de vue morphologique, le futur est exprimé par le biais de l’auxillaire marocain / message URL Y.gifa:di/. Ces parlers bédouins sont en usage aussi bien dans les zones rurales que dans les grandes villes de ces régions (comme entre autres Casablanca) celles-ci ayant subi l’influence linguistique des bédouins qui s’y sont sédentarisés récemment (Cantineau, 1960).

En résumé, la répartition des parlers de sédentaires et de bédouins au Maghreb est un fait linguistique complexe. En Libye, a forte majorité, ’bédouine’, la plupart des parlers de sédentaires attestent des traits considérés comme [+ bédouin].

La Tunisie peut -être considérée comme une zone de transition, dont les dialectes de nomades sont proches des parlers libyens.

En Algérie, comme nous l’avons vu, la situation est hétérogène à l’intérieur d’une même région. A Constantine par exemple, des dialectes de sédentaires et de bédouins se côtoient, et certains parlers présentent à la fois des traits similaires aux parlers tunisiens et au parler ’algérois’ situé plus à l’Ouest, dont les caractéristiques linguistiques tendent à le classer parmi les parlers de bédouin (Cantineau, 1937 ; Boucherit, 1985-86).

Dans l’Ouest du pays, la ville de Tlemcen constituait - avant le développement d’Oran - le plus grand centre urbain et on y parlait jusqu’à une époque relativement récente un dialecte purement citadin26 (W. Marçais, 1902 ; Cantineau,1940), partout ailleurs, dans ce que l’on appelle la région Oranaise, il n’existe que des parlers de bédouins (Cantineau, 1940). Au Maroc, les parlers de nomades se trouvent aussi bien dans des régions ’reculées’ (comme les steppes sahariennes) que dans les villes de constitution récente comme Casablanca et/ou Marrakech. Rabat et Fès constituent quant à eux deux points sédentaires (Caubet, 1993). En Mauritanie, le parler arabe message URL Hdot.gifassaniya est de type ’nomade’ (D. Cohen, 1963 ; Taine-Cheikh, 1990). Durant la période de domination Musulmane, le parler arabe parlé en Espagne (i.e. désigné sous le terme ’Al-Andalous’) était de type maghrébin, il en est de même pour le dialecte arabe de l’île de Malte, dont l’arabisation s’est effectuée depuis la Tunisie entre le 8e et le 9e siècle (D. Cohen, 1963 ; Puech, 1979).
Cette complexité, qui s’explique par le processus d’arabisation en deux phases que nous avons mentionné précédemment, rend toute tâche de classification discrète si ce n’est impossible tout au moins difficile. Nous avons par ailleurs insisté sur la longue coexistence sur ce domaine entre arabe et berbère (Camps, 1983 et 1994). Un grand nombre d’études linguistiques ont cherché à évaluer le degré d’interférence qui existe entre ces deux langues, toutes relèvent, à tous les niveaux de la langue et dans un sens comme dans l’autre, la présence d’emprunts linguistiques. Il est évident que la présence depuis plus de treize siècles du substrat berbère a une influence sur l’arabe maghrébin qui, malgré sa diversité, peut être considéré comme constituant une zone dialectale homogène. Car il est audible pour l’oreille arabophone que les parlers maghrébins partagent un certain nombre de traits qui permettent de les opposer au reste du domaine arabophone et plus particulièrement aux parlers moyen-orientaux. Le critère traditionnellement utilisé est de nature phonético-morphologique et concerne la conjugaison. L’ensemble des parlers maghrébins forment la première personne de l’inaccompli par l’adjonction du préfixe /—n/ soit, [n message URL e.gifkt message URL e.gifb] « j’écris » et [nk message URL e.giftbu] ou [n message URL e.gifktbu] « nous écrivons ». En revanche, les parlers orientaux opposent la forme [ message URL alif.gif message URL e.gifktob] « j’écris » à [n message URL e.gifktob] « nous écrivons ». L’isoglosse basée sur ce trait permet le regroupement des parlers du Maghreb.
Notes
23.

Du nom d’une des tribus nomades de la seconde période d’invasions musulmanes les Bani Hilal.

24.

’Dans les différentes régions du littoral on rencontre des collectivités paysannes, habitant des villages, dont les parlers - sans conïncider avec ceux des vieux centres de culture urbaine - s’en rapprochent par la grammaire, le consonantisme et le fond du lexique, et s’opposent d’autre part à l’arabe des nomades ou anciens nomades sédentarisés qui les entourent. Ces parlers représenteraient la première expansion de l’arabe autour des centres urbains conquis dès la première vague d’expansion de l’Islam.’ (W. Marçais, 1925:23).

25.
[wa: message URL h.gif message URL e.gifd-d message URL e.gifrri] < [wa: message URL h.gif message URL e.gifd- message URL e.gifl-d message URL e.gifrri], la gémination de la consonne coronale [d] résulte de l’assimilation de la liquide [l]. Les consonnes [n l t message URL exposant.gif message URL delta.gif message URL exposant.gif d message URL exposant.gif s message URL exposant.gif Σ s z r message URL delta.gif d message URL theta.gif t], dites ’lettres solaires’ assimilent le [l] de l’article défini [al]. Ainsi, lorsqu’un mot précédé de l’article défini commence par l’une de ces lettres, elle est ’redoublée’ (i.e. géminée) tandis que le [l] qui précède ne se prononce plus.
26.

Aujourd’hui, les populations ’jeunes’ tendent, à l’Ouest, à adopter le parler oranais, qui constitue actuellement dans cette région, la variété vernaculaire commune. Seuls les locuteurs âgés continuent de s’exprimer en dialecte tlemcénéen.