] un critère de discrimination pertinent ?
;
;
;
/ (Brockelman, 1910), mais selon M. Cohen (1912), « les spirantes interdentales sont des phonèmes instables : dans toutes les langues où elles viennent à faire partie du système consonantique, elles ont tendance, au bout d’un certain temps, à disparaître soit en se confondant avec les occlusives correspondantes, soit en passant à d’autres spirantes plus stables (postdentales ou labiales) ».
/, une sonore /
/ et une sonore pharyngalisée /
/. Il comprenait aussi une série de trois alvéolaires dont une sourde /t/, une sonore /d/ et une sourde pharyngalisée /t
/ ainsi qu’une triade de sifflantes : une sourde /s/, une sonore /z/ et une sourde pharyngalisée /s
/. Par ailleurs, une latérale emphatique, transcrite /
/ était attestée. Cette dernière, non-intégrée dans le système, est devenue en arabe classique une alvéolaire pharyngalisée (i.e. /d
/). L’intégration de cette latérale dans les systèmes des dialectes arabes modernes s’est presque toujours faite par confusion avec l’interdentale pharyngalisée /
/. Néanmoins, deux cas principaux sont à distinguer :
/ que l’ancienne latérale /
/ correspondant au phonème /d
/ de l’arabe classique. Disparition des interdentales : Beaucoup d’autres dialectes (en particulier parmi les parlers de sédentaires) n’ont plus d’interdentales. Généralement, la triade de fricatives dentales est alors confondues avec les plosives alvéolaires, mais ceci ne constitue pas une règle absolue, car la confusion se fait parfois avec les sifflantes, ou plus rarement encore avec les fricatives labio-dentales.
(Rjaibi-Sabhi, 1993) répertorie les différentes réalisations phonétiques possibles pour ces trois phonèmes en fonction de l’origine dialectale des locuteurs27.
| Fricatives dentales attestées en arabe classique et moderne | |||
/
/ |
/
/ |
/
/ |
|
| Réalisations dialectales | [
] [s] [ts] [t] [f] |
[
] [d] [z] [
] |
[
] [z
] [d
] |
/, /
/ et /
/ ne subissent aucun changement dans les parlers arabes des régions du Nord du pays, alors que dans les régions du Sud, ces phonèmes sont remplacées par leurs correspondantes occlusives, soient /t/, /d/ et /d
/ respectivement. Le second groupe (désigné sous l’appellation de ‘Moyen-Orient’) rassemble le Liban, la Syrie, la Jordanie et la Palestine. En Syrie, Rjaibi-Sabhi distingue deux groupes de parlers, les uns dits de bédouins font état d’un maintien des interdentales, les autres dits de sédentaires ont perdu les consonnes en question au profit des plosives alvéolaires. Au Liban, les changements ont mené à une situation plus complexe,. Ainsi, pour /
/, on trouve soit [t], soit [s], pour /
/, on peut avoir soit [d], soit [z] et enfin, pour /
/, il existe deux variantes possibles : soit [d
], soit [z
]. Tous les exemples cités par l’auteur démontrent une certaine dépendance de la variante vis à vis du registre, puisque les mots dans lesquels les interdentales sont remplacées par une plosive alvéolaire semblent avoir un lien plus fort avec la vie quotidienne que ceux où elles ont évolué en sifflantes. Ces derniers appartiennent en effet, à un registre plus soutenu, lié à la vie culturelle et à l’écrit. Selon Mattson (1910), cette distinction d’ordre socio-linguistique permet de distinguer entre parlers purement citadins (i.e. réalisations sifflantes) et parler plutôt ruraux ou campagnards (i.e. réalisations plosives). Cette idée rejoint celle développée entre autres, par Labov selon laquelle l’utilisation d’une variable est une marque socio-linguistique.
], soit aux sifflantes correspondantes [s z z
]. Le choix de la variante sifflante ou alvéolaire, étant lié à la nature du mot. Les unités classiques sont rendues en dialectal avec une réalisation sifflante ; les items purement dialectaux, appartenant au registre populaire, attestent une réalisation alvéolaire.
/, on trouve des parlers ‘intermédiaires’ où [
] est passé à [ts] alors que /
/ et /
/ ont convergé, de manière plus ‘classique’ vers [d] et [d
] ou encore des systèmes attestant une triade de type [ts
] .Ces différentes réalisations phonétiques correspondent à des différences locales, elles constituent autant de variantes dialectales permettant, selon Rjaibi-Sabhi (1993) l’identification de l’origine dialectale d’un locuteur. et selon la définition de Troubetzkoy (1939), peuvent être considérés comme variante phonétique ’deux sons de la même langue qui apparaissent exactement dans le même entourage phonique et qui peuvent être substitués l’un à l’autre sans qu’il se produise par là une différence dans la signification intellectuelle du mot, [...]. Les deux sons ne sont alors que deux variantes facultatives d’un phonème unique.’