3.1.1. Le domaine maghrébin

La zone occidentale est représentée dans ce travail par différents dialectes marocains, algériens et tunisiens. Nous avons retenu plus précisément les parlers de Casablanca et Tétouan pour le Maroc ; de Jijel et Oran pour l’Algérie et de Bizerte et Tunis pour la Tunisie.

3.1.1.1. Les parlers Marocains

Le Maroc est l’état d’Afrique du Nord le plus occidental du Maghreb. Il est limité à l’Ouest par l’Océan Atlantique, au Nord par le détroit de Gibraltar et la méditerranée, à l’Est et au Sud par l’Algérie (Figure 20).

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Figure 20 : Vue générale du domaine marocain et localisation des points d’enquête.

La population marocaine compte aujourd’hui 27.600.000 habitants qui — selon leur ville d’origine et/ou leur niveau d’éducation — sont en contact plus ou moins régulier avec naturellement l’arabe (i.e. langue officielle), mais aussi le berbère, l’espagnol et/ou le français. Les parlers des populations des plaines atlantiques et des plateaux du Maroc oriental sont les parlers de bédouins du même type que ceux des bédouins de l’Ouest algérien. Mais le Maroc compte aussi nombre de villes importantes et anciennes, dont les parlers sont citadins telles Fès, Salé, Taza, Tanger, Tétouan. Les parlers de ces cités marocaines présentent entre eux des différences, mais ils ont aussi, en commun, des traits homogènes généralement perçus comme typiques. La partie septentrionale du Maroc, au Nord de Fès et au Nord de Taza, qu’on appelle le pays des « Jbalas », est l’aire des parlers montagnards. Ils sont de type marocains aussi, mais offrent des traits de ressemblance avec certains parlers oranais d’Algérie (comme celui de Nédroma, par exemple) et du Nord Constantinois (Jijel, à l’Est de l’Algérie). Toutefois, les parlers marocains présentent dans leur ensemble un caractère assez unitaire dont on peut dire que les parlers des grandes villes comme celui de Rabat et/ou de Casablanca constituent les formes linguistiques dominantes.