3.1.2.3. Les parlers jordaniens

La Jordanie, située entre la Syrie au Nord, l’Irak au Nord-Est, l’Arabie Saoudite au Sud et l’état d’Israël à l’Ouest comprend en fait deux régions distinctes : à l’Ouest la partie orientale de la Cisjordanie de la partie orientale de la dépression de Ghor jusqu’au Golfe d’Aqaba à la frontière de l’Egypte ; à l’Est le plateau de Transjordanie couvre les trois quarts du territoire et fait suite au désert de Syrie. La population qui compte 5.650.000 habitants est composée d’Arabes (musulmans sunnites) et inclut outre les habitants des villes, des bédouins semi-sédentarisés et des nomades vivant dans le désert à l’Est de la ligne Damas / Ma’am. L’afflux des réfugiés de Cisjordanie et de Palestine a accru la densité de population dans les villes, ce qui, du point de vue linguistique, fait de la Jordanie un point d’enquête particulièrement complexe. Il faut par ailleurs prendre en compte la présence des minorités turques, circassiennes, kurdes et druzes qui, dispersées sur le territoire, introduisent de nouvelles variétés dialectales aux caractéristiques toutes particulières. Comme nous l’avons vu dans le chapitre 1, les parlers jordaniens ont fait l’objet de différentes études linguistiques. La plupart des parlers, qu’ils soient de bédouins ou de sédentaires, et/ou le fait de populations majoritaires (i.e. arabe sunnites) ou de groupements humains minoritaires ont été largement étudiés (Bani-Yasin, 1984 et 1987 ; Cantineau, 1940); Cleveland, 1963 ; Czapkiewicz, 1960 ; Palva, 1969a, 1969b, 1976, 1978, 1984, 1989, 1993). Nous avons choisi de représenter le dialecte jordanien dans ce travail à travers le parler de Irbid.

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Figure 31 : Vue générale du domaine jordanien et localisation des points d’enquête