3.2. Récapitulatif

Si l’on met en regard les systèmes vocaliques des différents parlers arabes présentés ci-dessus, on observe que la plupart des dialectes arabes attestent de manière générale deux schémas de dispersion vocalique différents. Les dialectes maghrébins semblent ainsi avoir privilégié au cours de leur développement la génération de voyelles intérieures, c’est-à-dire, centrales de type / message URL e.gif/. Cette évolution semble avoir conduit à la simplification tant au niveau qualitatif que quantitatif des réalisations vocaliques courtes, mettant en opposition, de manière générale, des timbres plutôt centraux de type [ message URL I.gif message URL u.gif message URL e.gif]. En revanche, les parlers orientaux se caractérisent par la multiplication des voyelles périphériques, essentiellement liée à l’introduction secondaire au cours de l’évolution de ces parlers de voyelles d’aperture moyenne de type /e/ et /o/ qui, de manière générale, se surajoutent aux voyelles cardinales d’origine, élargissant ainsi l’espace vocalique de ces parlers.

De plus, le phénomène de chute des voyelles brèves en syllabes ouvertes, qui dans les parlers orientaux est en général compensé par l’introduction d’une règle d’épenthèse, conduit dans les parlers du Maghreb à la génération de groupements consonantiques complexes dont les effets sur le rythme ne sont pas négligeables au même titre que l’abrègement des voyelles qui subsistent.

Ces remarques nous permettent d’avancer l’hypothèse selon laquelle la dispersion vocalique pourrait constituer un indice acoustique pertinent pour la discrimination automatique des parlers arabes par zone géographique.