3.3.2.1. Les voyelles brèves

Les valeurs formantiques moyennes liées à chaque timbre vocalique bref rencontré dans nos données en arabe algérien sont répertoriées dans le tableau 27.

Tableau 27 : Valeurs formantiques moyennes (en Hz) des voyelles brèves en arabe algérien
F1 écart-type F2 écart-type
549 28 1673 83
a 606 39 1369 36
i 455 39 1800 68
u 476 23 1143 64
461 38 1492 78
Bien qu’au niveau global, les réalisations phonétiques des voyelles en dialecte algérien soient concentrées dans la région centrale de l’espace acoustique, au niveau fréquentiel, les différents timbres vocaliques s’opposent de manière significative tant sur le plan de l’aperture que sur celui de l’axe avant ~ arrière (à l’exception toutefois de [ message URL e.gif] et [u] qui présentent des valeurs de F1 comparables (respectivement 461 Hz et 476 Hz) pour lesquelles on ne constate pas d’écart significatif au niveau statistique.
En revanche, les deux réalisations contextuelles de la voyelle /a/ (i.e. [ message URL ae.gif] et [a]) se distinguent l’une de l’autre de par leur degré d’aperture (i.e. valeurs moyennes de F1 = 549 Hz et 606 Hz respectivement). La réalisation [a] est significativement plus ouverte que la variante antérieure [ message URL ae.gif] (p = .05), elle est également plus postérieure (p = .0001).
Si l’on considère le cas des segments [ message URL ae.gif] et [i], on est en mesure d’observer un léger recouvrement des deux timbres au niveau de l’axe d’aperture, néanmoins, l’analyse statistique révèle que la différence des moyennes fréquentielles propres à chacune de ces deux catégories vocaliques présentent un écart nettement significatif (p = .0001), ce qui laisse entendre que seules certaines réalisations étiquetées [ message URL ae.gif] et/ou de [i] tendent en réalité vers [e], qualité que nous n’avons personnellement pas perçues au moment de l’étiquetage des données. Ce manque de précision pouvant probablement être imputé aux caractéristiques inhérentes de notre propre filtre phonologique. Il peut être néanmoins possible d’attribuer ces variantes à l’influence d’un contexte consonantique particulier (i.e. antériorisant et/ou postériorisant) que nous n’avons pas — dans le cadre de cette étude — codé de manière spécifique.