3.3.2.2. Les voyelles longues

Comme pour les parlers marocains, il semble a priori qu’en dialecte algérien, la distribution des voyelles longues dans l’espace acoustique soit plus étendue (i.e. plus périphérique) que celle des voyelles brèves (figure 37).

message URL fig37.gif
Figure 37 : Distribution sur l’axe F1 / F2 des segments vocaliques longs attestés en arabe algérien
Tableaux 28 : Valeurs formantiques moyennes (en Hz) des voyelles longues en arabe algérien
F1 écart-type F2 écart-type
: 551 32 1661 68
a: 620 28 1385 73
i: 438 39 1842 68
u: 492 38 1170 74
: 461 28 1446 78
Dans le cas des voyelles ouvertes centrales et antérieures (i.e. [a] et [ message URL ae.gif]), on n’observe aucune différence significative au niveau qualitatif entre la voyelle brève et son pendant long. Ce constat concerne également la voyelle centrale de timbre neutre [ message URL e.gif] pour laquelle nous avons relevé dans nos données quelques rares occurrences longues (4 sur 39). A l’inverse, les voyelles fermées — dont semble-t-il les caractéristiques formantiques sont assez sensibles aux variations de durées — connaissent certaines modifications significatives. Ainsi, la voyelle fermée d’avant connaît une réalisation plus antérieure lorsqu’elle est allongée, sa correspondante brève étant réalisée de manière plus centrale (p = .05). La voyelle fermée d’arrière longue tend quant à elle à devenir plus ouverte que le [u] bref. L’observation de nos données, et plus particulièrement le repérage de ces occurrences, nous a permis de constater que les [u:] sont attestés dans nos corpus le plus souvent en position finale de mot. Ceci nous autorise à penser que ce segment, lorsqu’il est situé en position finale, connaît une réalisation plus ouverte de type [o].